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EDF ne peut plus retarder le démarrage de ses réacteurs

Le groupe a décalé la relance de 4 réacteurs en janvier et février. Dix seront encore arrêtés début janvier et son calendrier ne doit plus déraper pour respecter les objectifs du gouvernement.

EDF n’a plus le droit à l’erreur s’il veut éviter des pénurie d’électricité. Le groupe a annoncé vendredi le retard du démarrage de 4 réacteurs. Un à Chooz, un à Penly et deux à Cattenom ne seront relancés qu’entre fin janvier et fin février. Ces délais sont dus à des problèmes de corrosions rencontrés sur des tuyauteries des réacteurs. De nouvelles fissures ont été trouvées à Penly et Cattenom. Un autre réacteur de la centrale lorraine a été retardé alors que l’Autorité de sûreté nucléaire (ASN) a exigé de refaire les soudures réalisées par EDF.

Les grèves du mois d’octobre avaient déjà décalé le calendrier de redémarrage du groupe. Cette fois, ce nouveau contretemps met EDF dans une impasse. Désormais, il prévoit que dix réacteurs (sur 56) seront encore arrêtés en janvier, deux fois plus que prévu début septembre. Mi-octobre, Emmanuel Macron avait déclaré que l’objectif était d’avoir 45 réacteurs en fonctionnement début janvier. Il n’y a donc plus qu’un seul réacteur de marge et encore deux mois à passer…

Le PDG d'EDF arrive sans marge de manoeuvre

Le ministre de l’Economie, Bruno Le Maire, s’était quant à lui, fondé sur le scénario « optimiste » du réseau de transport d’électricité (RTE) qui visait 50 gigawatts de puissance nucléaire début janvier. Mais ce nouveau planning d’EDF prévoit que les 46 réacteurs en fonctionnement à cette date ne pèseront « que » 48 gigawatts de capacité électrique. L’objectif du ministre de l’Economie vole ainsi en éclat.

Du coup, RTE a basculé sur son scénario « prudent » qui prévoit 45 gigawatts de puissance disponible en janvier. Et là encore, il y a peu de marge de manœuvre avant de tomber dans son option « dégradée »…

Le nouveau PDG d’EDF, Luc Rémont, prendra ses fonctions mi-novembre dans un contexte très tendu. Lors de son audition à l’assemblée nationale fin octobre, il avait déclaré viser l’objectif de disposer d’une production nucléaire entre « 45 et 50 gigawatts au 1er janvier ». Luc Rémont n’a déjà pratiquement plus de marge de manœuvre.

Matthieu Pechberty Journaliste BFM Business