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Naval Group choisi par les Pays-Bas pour la construction de quatre sous-marins

Naval Group a remporté le contrat pour la construction de quatre sous-marins pour la marine néerlandaise.

Naval Group a finalement remporté le contrat pour fournir à la marine néerlandaise de nouveaux sous-marins. Pour le groupe français, c'est une victoire industrielle de taille. Il était face à deux concurrents de taille: l'allemand ThyssenKrupp Marine Systems (TKMS) et le néerlandais Damen associé au suédois Saab. La France aurait finalement fourni l'offre la plus compétitive.

"Avec le choix de Naval Group, deux chantiers navals n'ont pas gagné et je comprends que la déception est grande", a déclaré le secrétaire d'Etat à la Défense, Christophe van der Maat, lors d'une conférence de presse à Le Helder, dans le nord du pays, où se situe la plus grande base navale de la marine néerlandaise. "Ils ont réussi à proposer une offre équilibrée, polyvalente et réaliste. L'industrie néerlandaise a également un rôle important à jouer, condition importante dans le processus d'attribution", a-t-il ajouté.

Ce contrat, d'un montant d'au moins 2,5 milliards d'euros - entre 4 et 6 milliards, selon le quotidien De Telegraaf - porte sur quatre exemplaires du Black Sword Barracuda. Il s'agit de la version conventionnelle (propulsion diesel-électrique) du sous-marin nucléaire d’attaque (SNA) français Barracuda de classe Suffren. Ils viendront remplacer les sous-marins de classe "Walrus" de la Koninklijke Marine en service depuis plus de 30 ans. Dans un état d'usure important, la marine néerlandaise a dû en cannibaliser un pour maintenir les trois autres en condition opérationnelle.

Pour les Pays Bas, ce programme, en discussion depuis 10 ans, est le plus important et le plus coûteux depuis le contrat portant sur les 37 chasseurs américain F-35 Joint Strike Fighter. Conclu en 2013, il portait sur un montant de 4,5 milliards d'euros.

Panique dans l'industrie néerlandaise

Cette victoire commerciale a fuité depuis plusieurs jours dans la presse néerlandaise et via l'agence Bloomberg, mais ni Naval Group, ni le gouvernement néerlandais, ni la France n'avaient voulu faire de commentaires sur ce sujet avant la confirmation officielle de ce contrat.

En découvrant que la France pouvait remporté le marché, des industriels néerlandais ont tenté de convaincre Amsterdam de faire machine arrière.

"Cela a provoqué la panique dans l'industrie néerlandaise autour de Damen", confirme un expert dans la presse néerlandaise.

Le contrat comprendra également un accord de coopération industrielle (ICA), visant "à renforcer la base technologique et industrielle de défense néerlandaise" selon le ministère, même si l'assemblage des sous-marins sera réalisé dans le chantier naval de l'entreprise retenue. Les deux premiers sous-marins doivent entrer en service dans les dix ans suivant la signature du contrat, selon le ministère de la Défense.

Ce contrat de Barracuda conventionnels fait évidemment penser à celui qui a été annulé par l'Australie en 2021. Il portait sur 12 sous-marins pour un montant de 50 milliards d'euros, d'où l'appellation de "contrat du siècle". Canberra a préféré s'allier aux Etats-Unis et au Royaume-Uni avec l'accord Aukus destiné à combattre l'influence de la Chine dans la région Indo-Pacifique. Cette annulation avait coûté 555 millions d'euros de dédommagement à l'Australie.

Pascal Samama
https://twitter.com/PascalSamama Pascal Samama Journaliste BFM Éco