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Défense

Des Rubis aux Suffren: la France change de classe de sous-marins

Le SNA Casabianca de classe rubis a quitté Toulon pour Cherbourg où il va être être déconstruit

Le SNA Casabianca de classe rubis a quitté Toulon pour Cherbourg où il va être être déconstruit - MARTIN BUREAU

Peu à peu, les sous-marins nucléaires d'attaque de la classe Rubis cèdent la place aux Suffren. Alors que le Duguay-Trouin est arrivé à Toulon, le SNA Casabianca va rejoindre Cherbourg pour être démantelé après 36 ans de service.

Après 36 années de service, le sous-marin nucléaire d'attaque (SNA) Casabianca a mis le cap vers Cherbourg pour un dernier voyage. Il a quitté Toulon le 21 août pour être démantelé en Normandie où il a été construit.

Ce dernier voyage est un évènement pour la Marine nationale qui lui a rendu les honneurs lors de son passage avec un remorqueur de la base navale qui, pour ce départ, a actionné ses canons à eau. Ce submersible est le 3e de la classe Rubis à prendre sa retraite pour céder la place à la classe Suffren également connue sous le nom de Barracuda, nom de ce programme de modernisation.

Le premier, le Suffren (la tradition veut que le premier porte le nom de la classe) a été livré il y a déjà un an. Fin août, il faisait escale aux Émirats arabes unis dans le cadre d'une mission en Indopacifique.

Le second, le Duguay-Trouin, est arrivé à Toulon le 12 août pour sa première sortie en mer. Le Tourville, troisième exemplaire de la série, sera remis à la Marine nationale en 2024. La livraison des trois autres, le Grasse, le Rubis et le Casabianca, s’échelonnera jusqu’en 2030. Il peut accueillir jusqu'à 65 militaires à son bord et dispose d'une autonomie de 70 jours en immersion.

Les principales missions de ces SNA sont de protéger les sous-marins nucléaires français lanceurs d'engins (SNLE), capter du renseignement et escorter des bâtiments précieux, à commencer par le porte-avions Charles de Gaulle.

Une base pour les forces spéciales

Les SNA de la classe Suffren sont conçus pour des missions plus pointues que la précédente génération. Ils ont un rayon d’action plus important avec une discrétion inédite. Le son émis équivaudrait à celui d'un "banc de crevettes", selon les responsables du projet.

Le sous-marin nucléaire français, le Suffren
Le sous-marin nucléaire français, le Suffren © Robin BJALON © 2019 AFP

Pour l’armement, ces mastodontes d'acier de 99 mètres de long et de 5200 tonnes sont équipés de missiles de croisière navals leur offrant pour la première fois une capacité de frappe dans la profondeur avec une portée de 1000 kilomètres à un rythme de quatre salves simultanées. Ils disposent aussi de torpilles lourdes F21 et des missiles antinavires SM39. Au total, ils emportent 50% d’armées supplémentaires que ceux de la classe Rubis.

Enfin, ils disposent d'une base secrète dédiée aux nageurs de combat. Ils l'utiliseront pour faire partir des drones et aller en missions avec des mini sous-marins PSM3G. Ces engins ont été imaginés par le commando Hubert.

Le programme Barracuda représente un montant de 9 milliards d’euros. Si Naval Group est le fabricant du Suffren, une centaine de sous-traitants sont impliqués en France et en Europe avec des entreprises implantées en Normandie (Cherbourg), en Pays de la Loire (Nantes-Indret), en PACA (Toulon, Saint-Tropez, Aix-en-Provence et Cadarache), en Poitou-Charentes (Ruelle), en Bretagne (Lorient et Brest) et Île-de-France (Paris et Saclay).

Pascal Samama
https://twitter.com/PascalSamama Pascal Samama Journaliste BFM Éco