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Défense

L'USS Gerald R. Ford, le plus grand porte-avions du monde, est en route vers la Méditerranée orientale

Dimanche, Washington a demandé au groupe aéronaval du porte-avions USS Gerald R. Ford de faire route vers la Méditerranée orientale. Inauguré en 2022, ce navire est le plus gros bâtiment de guerre du monde.

Le plus gros porte-avions du monde, l'USS Gerald R. Ford (CVN 78) du nom du 38e président des Etats-Unis, a mis le cap vers la Méditerranée orientale. Dès dimanche, lendemain de l'attaque du Hamas contre Israël, le secrétaire d'État à la Défense des Etats-Unis lui a donné l'ordre de jeter l'ancre au large des côtes israéliennes. Ce déplacement majeur est une mise en garde pour les pays, la Syrie ou l'Iran, qui seraient tentés de lancer une offensive contre Israël pour ouvrir un autre front.

"L'arrivée de ces forces hautement performantes dans la région est un signal fort de dissuasion si un acteur hostile à Israël envisageait de tenter de profiter de cette situation", a déclaré le général Michael E. Kurilla, commandant du commandement central américain.

Ce porte-avions à propulsion nucléaire n'a pas trop de distance pour atteindre son objectif. Avec son imposant groupe aéronaval, il se trouvait en Turquie au mois d'août, puis début octobre en mer Ionienne, au sud de l'Adriatique. L'USS Gerald R. Ford devait faire escale à Marseille pour plusieurs jours.

Le patch de l'USS Gerald R. Ford.
Le patch de l'USS Gerald R. Ford. © US Navy

Un mastodonte à 13 milliards de dollars

C'est une véritable base militaire mobile capable de faire face aux situations les plus agressives même à des distances de plusieurs centaines de kilomètres. Les chiffres parlent d'eux-mêmes: 112.000 tonnes, 333 mètres de long contre 262 mètres pour le Charles de Gaulle qui est lui le plus grand porte-avions d'Europe. Il se déplace à une vitesse de 30 nœuds, soit 55,6 km/h contre 27 nœuds (50 km/h) pour le Charles de Gaulle.

Pour construire ce mastodonte marin, l'US Navy n'a pas lésiné. Ce programme a été lancé en 2008 avec un budget de 13 milliards de dollars. Inauguré en 2017 par Donald Trump alors président, après un retard de livraison de deux ans, il a effectué sa première mission opérationnelle, il y a tout juste un an.

L'USS Gerald Ford est déployé pour "démontrer ses capacités létales sans rivales dans tous les domaines", assurait l'amiral Daryl Caudle, commandant des Forces navales américaines, à l'occasion de ce premier déploiement.

338 catapultages par jour

C'est presque une ville flottante avec un équipage de 4.600 marins, soit presque trois fois l'équipage du Charles De Gaulle. Il accueille 75 avions de chasse qui peuvent décoller en un temps record depuis un pont d'envol de 20.000 mètres carrés, soit 3 terrains de football.

Pour décoller, les avions utilisent une catapulte magnétique qui propulse les avions à une vitesse de 260 km/h. Cette technologie, élaborée par General Atomics, équipera le porte-avions de nouvelle génération (PA-NG) qui succédera au Charles De Gaulle en 2040. Sa particularité de cette technologie est de réaliser chaque jour 338 catapultages, aussi bien des avions de combat, comme le F-35, ou des drones léger.

Comme tous les porte-avions, il ne se déplace pas sans une armada importante. La sienne est à la hauteur de sa puissance. Environ 1.500 marins sont répartis sur une flotte chargée d'assurer sa protection: un croiseur lance-missiles, quatre destroyers et frégates et au moins un sous-marin nucléaires d’attaque (SNA).

Pascal Samama
https://twitter.com/PascalSamama Pascal Samama Journaliste BFM Éco