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Défense

Guerre en Ukraine: Londres appelle à fournir chars et avions quitte à "creuser" dans les stocks

Chasseur de type Tornado de la Royal Air Force.

Chasseur de type Tornado de la Royal Air Force. - Neil Bryden - Ministry Of Defence - AFP

La ministre britannique des Affaires étrangères appelle à renforcer des livraisons d'armes lourdes et envoyer des avions à l'Ukraine, soulignant que le temps est au "courage" face à la Russie.

Face à la Russie, le temps est au "courage", a lancé la ministre britannique des Affaires étrangères Liz Truss lors d'un discours mercredi soir à la résidence officielle du lord-maire de la Cité de Londres. Elle en implorant de renforcer les livraisons d'armes lourdes en envoyant à Kiev non seulement des chars, mais aussi des avions.

"Armes lourdes, chars, avions - creuser dans nos stocks, accélérer la production, nous devons faire tout ça", a-t-elle insisté.

La cheffe de la diplomatie britannique a également souligné que la Chine doit "jouer selon les règles" et que "les agresseurs regardent ce qui s'est passé en Ukraine". "Nous devons nous assurer qu'ils reçoivent le bon message", a-t-elle souligné.

Qualifiant le président russe Vladimir Poutine "d'opérateur voyou désespéré, qui n'a aucun intérêt pour les moeurs internationales", la cheffe de la diplomatie britannique a appelé à "redoubler notre soutien pour l'Ukraine".

"Le temps est au courage, pas à la prudence"

Son message sera-t-il entendu par Downing Street? Pas sûr. L'entourage de Boris Johnson rappelle qu'il n'est pas prévu de fournir des avions à l'Ukraine en raison de "difficultés spécifiques". La flotte britannique se compose d'avions européens et américains qui nécessiteraient une longue période de formation des équipages (pilotes et mécaniciens).

L'autre problème est l'engagement dans la guerre qui avec des armes lourdes pourrait faire passer le pays fournisseurs comme cobéligérant. Une position que plusieurs pays européens refusent. Pour donner des Mig-29, la Pologne veut les faire transiter par une base américaine en Allemagne. En révélant l'envoi par la France de missiles Milan et de canons Caesar, Emmanuel Macron a rappelé qu'il faut avoir une "ligne rouge, qui est de ne pas entrer dans la cobelligérance".

Mais pour Liz Truss, "L'inaction serait la plus grande des provocations, le temps est au courage, pas à la prudence". Selon elle, "la guerre en Ukraine est l'afffaire de tous. "La victoire de l'Ukraine est un impératif stratégique pour nous tous".

"Le monde aurait dû faire davantage pour dissuader l'invasion", estime la cheffe de la diplatie britannique. poursuivi. "Nous ne ferons plus jamais cette erreur. Certains soutiennent que nous ne devrions pas fournir d'armes lourdes, par crainte de provoquer quelque chose de pire", a-t-elle ajouté.

Les menaces dans l'Indo-Pacifique

Sur les sanctions économiques, "nous devons aller plus loin", a estimé Liz Truss. "Poutine ne doit trouver nulle part de quoi financer sa terrible guerre. Cela signifie stopper une bonne fois pour toutes les importations de gaz et de pétrole".

Elle a par ailleurs souligné la détermination du Royaume-Uni de travailler "avec les Etats-Unis, l'UE et autres alliés sur un nouveau plan Marschall pour le pays" (l'Ukraine) lorsque viendra le temps de la reconstruction.

"Nous devons anticiper les menaces dans l'Indo-Pacifique, travailler avec des alliés comme le Japon ou l'Australie pour nous assurer que le Pacifique soit protégé", a-t-elle poursuivi. "Nous devons nous assurer que des démocraties comme Taïwan soient en capacité de se défendre".

Elle a en outre souligné que "Pékin n'a pas condamné l'agression russe ou ses crimes de guerre", et que "les exportations russes vers la Chine ont augmenté de presque un tiers au premier trimestre".

Pascal Samama
https://twitter.com/PascalSamama Pascal Samama avec AFP Journaliste BFM Éco