BFM Business
Défense

Israël-Hamas: ce que l'on sait de la mission humanitaire navale et aérienne française

La France a déclenché un plan d'urgence pour venir en aide aux civils de Gaza. En plus d'une aide financière de 20 millions d'euros, un avion de transport humanitaire partira demain et un navire militaire hopital arrivera en fin de week-end.

L'aide humanitaire de la France pour Gaza se précise. Lors de son voyage au Proche-Orient, Emmanuel Macron a annoncé un fond de 20 millions d'euros pour les Palestiens en plus des 63 millions programmés avant la crise déclenchée par les attaques du Hamas. Sur ces 20 millions, cinq sont destinés aux ONG et six pour faire face aux urgences. Une aide de 500.000 euros est prévue pour l'hôpital jordanien de Gaza pour acheter des médicaments.

Mais en parallèle de cette aide financière, la France dépêche des moyens aériens et maritimes. Samedi 28 octobre, un vol spécial décollera avec à son bord 50 tonnes de fret pour assurer les besoins urgents de la population civile de Gaza.

"Cet appareil se posera en Egypte, peut-être sur l'aéroport d'El-Arich qui se trouve à seulement 45 kilomètres de la porte de Rafah au sud de Gaza, mais rien n'est encore défini", indique le Quai d'Orsay.

Un avion de fret humanitaire

Depuis le début de la crise, l'aéroport El-Arich est devenu un "hub humanitaire", par lequel transite l'aide international. Une fois débarqués, le matériel et les marchandises seront remis au Croissant-Rouge égyptien pour être acheminés par camions.

Ce vol transportera une aide médicale (médicaments, matériel hospitalier, respirateurs d’urgence), un millier de lampes solaires, une dizaine de générateurs, plus de 300 tentes, 28 tonnes de compléments alimentaires et 70.000 tablettes de potabilisation. Ces produits proviennent d'ONG (Première Urgence internationale, Électriciens sans frontières, Fondation Tulipe) et par la société Nutriset.

"Ce fret humanitaire d’urgence sera transporté par un avion mis à disposition par la Fondation CMA CGM, dans le cadre de son partenariat avec le Centre de crise et de soutien", précise le quai d'Orsay.
Benaouda Abdeddaïm : L'aide bloquée au sud de Gaza par Israël, l'Egypte s'oppose à un transfert de population vers le Sinaï - 17/10
Benaouda Abdeddaïm : L'aide bloquée au sud de Gaza par Israël, l'Egypte s'oppose à un transfert de population vers le Sinaï - 17/10
4:20

Un porte-hélicoptères "hospitalier"

L'Etat-Major des Armées a donné plus de détails sur la mission du porte-hélicoptères Le Tonnerre, parti mercredi de Marseille pour se rendre en Méditerranée orientale. Ce navire hôpital vient de passer le détroit de Messine entre l'Italie et la Sicile. A son bord, deux salles d'opération, une unité de radiographie, et quatre lits de réanimation en plus des 60 lits d'hospitalisation. Une vingtaine de soignants sont à bord dont des chirurgiens.

"Il atteindra sa destination à la fin du week-end et rejoindra les deux frégates françaises", a indiqué l'État-major des Armées sans autre précision.

Ce manque de détail s'explique par une mission en cours de définition. Ce navire à une capacité d'emport pouvant aller jusqu'à un millier de tonnes. Les marchandises doivent être chargées lors d'escales. Dans quels ports et pour quel type de chargement? L'État-major des Armées ne le dira pas comme il ne dira pas combien d'hélicoptères d'aérotransport il y aura à bord.

"On n'entre pas dans le détail des hélicoptères à bord", a déclaré l'État-major des Armées en indiquant que Le Tonnerre peut avoir à bord une dizaine d'appareils.

Ce que l'on ne sait pas

Autre question sans réponse, la manière dont il effectuera le transport de fret humanitaire et comment les blessés seront conduits à bord. Va-t-il accoster et où? Va-t-il plutôt stationner au large?

"Les options sont encore à l'étude et se décideront au cas par cas, mais à ce stade, nous ne pouvons rien dire", répondent les militaires français.

Sur sa protection, l'État-major des Armées ne donne aucune précision. Il ne confirme pas la présence d'unités tactiques à son bord, mais rappelle que Le Tonnerre est avant tout un navire de guerre.

"Il dispose de moyens de protection. Ce navire et son équipage de 200 marins ont l'habitude de naviguer dans des zones de tension", indique l'état-major en rappelant qu'il sera aussi sous la protection des deux frégates françaises, L'Alsace et Surcouf", déjà sur place.
Pascal Samama
https://twitter.com/PascalSamama Pascal Samama Journaliste BFM Éco