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Casino: la colère monte chez les héritiers de Geoffroy Guichard

De plus en plus de membres de la famille du fondateur du groupe s'associent à des plaintes qui ont été déposées au Parquet national financier.

Ils étaient six il y a encore quelques jours, ils sont aujourd'hui plus de vingt et espèrent être une trentaine début janvier, tous descendants de Geoffroy Guichard, qui a fondé Casino au tout début du vingtième siècle, et petits actionnaires de l'entreprise.

Alors que le démantèlement du groupe est en marche et que la colère des salariés gronde, ils s'associent à deux plaintes, qui ont été déposées en février 2023 au parquet national financier: une plainte contre X pour "manipulation de cours et diffusion d'informations trompeuses", et une plainte directement contre Jean-Charles Naouri pour "abus de biens sociaux au détriment de la société."

En réponse, Casino et sa maison-mère Rallye, société de Jean-Charles Naouri, ont porté plainte pour diffamation. Ces héritiers Guichard rejoignent dans sa croisade un autre membre de la famille, Xavier Kemlin, qui bataille, lui, depuis plusieurs années. Parmi eux, Théodore Guichard, arrière-arrière petit-fils du fondateur de Casino.

Pharmacien, installé dans le sud-ouest de la France, il se voit "embarqué un peu malgré [lui]" dans cette histoire, mais il estime qu'il est important qu'il se mobilise.

"Tout le monde savait"

Il reproche notamment à Jean-Charles Naouri, le patron du groupe, de "s'être servi de Casino pour préserver sa holding et ses propres intérêts." Il dit aussi vouloir comprendre pourquoi le distributeur est dans cette situation financière, malgré les alertes qui ont été effectuées ces dernières années auprès des autorités.

"Tout le monde savait", souffle Théodore Guichard, qui martèle: "il faut que les choses bougent pour que cela n'arrive pas ailleurs".

Début mars, le parquet national financier a indiqué que Casino faisait l'objet depuis le 5 février 2020 d'une enquête préliminaire confiée à la brigade financière sur des faits présumés de "manipulation de cours en bande organisée", "corruption privée active et passive" et "délit d'initié commis courant 2018 et 2019". Contactés par BFM Business, le groupe Casino et le parquet national financier n'ont pas commenté.

Pauline Tattevin avec AFP