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Casino: l'Unsa déplore un "gâchis" et attend un projet de reprise "viable"

Invité sur BFM Business, le délégué syndical Unsa du groupe de distribution assure que les salariés sont inquiets mais voient une petite lueur d'espoir dans le projet de reprise de Daniel Kretinsky.

Alors que la bataille pour la prise de contrôle de Casino a pris un nouveau tour cette semaine avec le retrait du trio Niel-Pigasse-Zouari (via leur holding 3F), que pensent les salariés de cette situation?

Sur BFM Business ce mardi, Thomas Meyer, le délégué syndical UNSA du groupe de distribution, a d'abord fait part de sa tristesse de voir Casino sombrer depuis plusieurs années.

"Les salariés sont extrêmement inquiets de ce qu'il se passe […] C'est un vrai gâchis d'en être arrivé là, estime-t-il. C'est un groupe qui a 125 ans d'histoire, c'est le plus ancien groupe de distribution en France, c'est 50.000 personnes qui travaillent en France, 200.000 dans le monde."

Pour autant, depuis le retrait de l'offre de 3F, le délégué syndical se dit plutôt rassuré. Paradoxalement, c'est l'offre de l'homme d'affaires tchèque Daniel Kretinsky qui avait les faveurs du syndicat Unsa, plutôt que celle du trio d'investisseurs français. "On était très inquiet du projet porté par 3F, parce que ce sont des fonds d'investissement", indique Thomas Meyer.

"Nous ce qui nous inquiétait c'est que Moez Zouari était déjà un peu dans le giron de Casino puisque c'est un master-franchisé, il a déjà pris des magasins […] et les retours que l'on a était parfois un peu compliqués […], c'était des magasins pas toujours bien tenus, en difficulté financière aussi…"

"Jean-Charles Naouri doit laisser sa place"

À l'inverse, l'offre de Daniel Kretinsky, associé à Marc Ladreit de Lacharrière (Fimalac), est principalement constitué de fonds propres avec l'injection de 1,2 milliards d'euros d'argent frais dans le groupe lourdement endetté.

"Il nous paraissait clair qu'il nous fallait un projet viable, reconnaît le syndicaliste. Aujourd'hui on a un groupe en grande difficulté avec des magasins vétustes, un tarifaire 30 à 40% plus élevé que le marché donc il faut retrouver une attractivité."

Avec en plus l'apport des fonds d'investissement partenaires, le projet Kretinsky est le plus à même, selon le syndicaliste, de relever les défis de la relance de Casino. Le groupe a vu son chiffre d'affaires baisser de 6,6% en France au second trimestre avec un Ebitda négatif estimé à -170 millions d'euros sur la période.

Un groupe qui, l'espère le délégué, ne devrait plus compter son actuel président Jean-Charles Naouri dans son organigramme. "J'ai beaucoup de respect pour le président du groupe, il a beaucoup apporté mais il a une dette aujourd'hui vis à vis des salariés, estime Thomas Meyer. Il doit acompagner le projet mais il faut qu'il laisse la place aussi. On est arrivé dans une situation où il est seul responsable."

Frédéric Bianchi
https://twitter.com/FredericBianchi Frédéric Bianchi Journaliste BFM Éco