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Assurance Banque

La hausse des frais bancaires sera bel et bien limitée à 2% en 2023 malgré quelques exceptions ciblées

Comme annoncé il y a deux mois en marge d'une réunion à Bercy, les banques françaises vont limiter l'augmentation de leurs tarifs à 2% l'année prochaine. En revanche, certains produits ou opérations connaîtront une inflation plus accentuée en fonction des établissements.

Chose promise, chose due. Les établissements bancaires français vont effectivement contenir la hausse de leurs frais sous le seuil des 2% en 2023, conformément aux engagements qu'ils avaient pris et annoncés après une réunion au ministère de l'Economie et des Finances le 13 septembre dernier. Comme chaque année, le site d'information dédié aux finances personnelles MoneyVox a analysé les plaquettes tarifaires de 127 banques dans le cadre de son palmarès des "Trophées de la banque".

En réalité, les banques françaises s'efforcent depuis un certain moment de limiter cette hausse d'après le président de MoneyVox. "Cet engagement n’était pas extrêmement contraignant pour les banques, car cela fait plusieurs années qu’elles ont largement modéré l’inflation tarifaire en raison de la sévère concurrence des banques en ligne, dont la plupart des principaux services sont gratuits, explique-t-il au Parisien. C’était surtout un effet d’annonce."

Forte hausse du coût du virement instantané en ligne

Si l'engagement est globalement respecté, quelques exceptions ponctuelles subsistent à l'image du coût des retraits hors du réseau de distributeurs de sa banques pour les clients des Banques populaires de Bourgogne - Franche-Comté ou du Val de France. De même, les clients classiques du Crédit mutuel de Basse-Normandie voient le coût de leur carte augmenter de près de 5% tandis que les assurances des moyens de paiement vont pratiquement doubler au sein de plusieurs Caisses d'épargne pour atteindre 36 euros et ainsi se ranger parmi les prix du marché.

D'autres opérations font également l'objet de hausses tarifaires comme le virement occasionnel en agence qui augmente de 1,4%, soit presque autant que pour refabriquer une carte bancaire. Par ailleurs, l'émission d'un chèque bancaire frôle les 3% d'augmentation. Mais la hausse la plus significative se situe du côté du virement instantané en ligne dont le coût va progresser de près de 3,5%. La Commission européenne a pourtant récemment inciter les établissements à aligner son prix sur celui du virement classique.

Encore des manquements vis-à-vis de la clientèle fragile

En revanche, il est à noter que plus d'une banque française sur quatre n'avait pas encore réduit le prix de son offre dédiée à la clientèle fragile de 3 à 1 euro par mois début novembre, ce qui constituait le second engagement fort annoncé il y a deux mois. "Ces établissements ont peut-être été pris de court par les annonces du 13 septembre, envisage Maxime Chipoy. Il faudra voir quel tarif sera véritablement appliqué au 1er janvier."

La baisse la plus conséquente concernera les clients du Crédit du Nord qui, dans le cadre d'une fusion, vont profiter du rapprochement des tarifs du réseau avec la Société générale pour enregistrer une diminution d'environ 15 à 22 euros de leurs frais bancaires annnuels selon leur catégorie, du profil jeune au segment premium.

Sans surprise, ce sont les banques en ligne qui proposent les tarifs les plus attractifs et les Trophées de la banque de MoneyVox distinguent notamment Boursorama et Fortuneo mais aussi Revolut pour les jeunes. Ces derniers auront plutôt intérêt à se tourner vers LCL ou la Banque populaire parmi les établissements traditionnels. La Banque postale reste indétrônable auprès des profils classiques tandis que la Société Générale, BNP Paribas et depuis peu les caisses régionales du Crédit agricole dominent le segment premium.

Timothée Talbi