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A l'approche de l'hiver, seulement une entreprise sur quatre prévoit de réduire sa consommation d'énergie

La dernière Grande consultation des entrepreneurs (GCE) réalisée par OpinionWay et la CCI montre qu'une grande majorité des dirigeants français ne s'est pas fixée d'objectif d'économie d'énergie dans les mois à venir.

Le discours du gouvernement autour de la sobriété énergétique a-t-il trouvé écho auprès des entreprises? Rien n'est moins sûr si on en croit les résultats de la Grande consultation des entrepreneurs (CGE) menée par OpinionWay et la CCI et publié dans La Tribune.

Principal enseignement de ce baromètre: 74% des quelque 600 dirigeants d'entreprises interrogés n'ont pas prévu de réduire leur consommation d'énergie. Le quart restant, qui correspond donc aux entrepreneurs s'étant fixé un objectif d'économie d'énergie, est porté par le secteur industriel (à hauteur d'un tiers de réponse affirmative). L'industrie est en effet particulièrement exposé à la hausse des factures énergétiques.

Le secteur tertiaire en avance par rapport à l'industrie

Parmi ces entreprises qui adoptent une stratégie de sobriété en matière énergétique, la moitié a déjà établi un plan ou même commencé à le mettre en oeuvre. Là encore, les entreprises du secteur secondaire sont très représentées puisque 71% d'entre elles sont dans cette phase, suivies de près par la construction (68%). La taille des entreprises joue également puisque ces stratégies sont coûteuses.

Ainsi, seulement la moitié des dirigeants d'entreprises de moins de 10 salariés prévoit de réduire sa consommation d'énergie contre près des trois quarts des structures comptant plus de 10 employés.

En revanche, les entrepreneurs du secteur tertiaire ou dans le commerce sont souvent plus avancés dans ce processus puisque plus de la moitié de ceux interrogés ont déjà mis en oeuvre leur plan d'économie d'énergie.

La chasse au gaspillage

Ces différents plans d'économie d'énergie se manifestent avant tout par une vigilance à l'égard du gaspillage dans les bureaux pour 92% des entreprises interrogées. Près de deux tiers des entrepreneurs penchent pour l'acquisition de nouveaux équipements plus efficaces qu'il s'agisse de l'informatique, du chauffage ou encore du parc automobile. Plus d'un tiers vont même jusqu'à envisager des travaux sur les bâtiments afin d'améliorer leur efficacité énergétique tandis qu'un peu plus d'un quart souhaite avoir recours aux énergies renouvelables pour prendre en charge une partie de leur consommation.

Autre solution qui n'a pas tardée à être évoquée pour réduire la consommation d'énergie des entreprises: le télétravail. Un quart des dirigeants interrogés encourageront leurs salariés à renouer avec ce mode de travail presque trois ans après la vague de généralisation occasionnée par la pandémie de coronavirus. La réduction de l'activité n'est envisagé que par une poignée d'entrepreneurs interrogés (7%) mais un sur cinq pourrait tout de même revoir le modèle économique de sa structure.

Une confiance en berne

Comme l'évoquait déjà une autre étude la semaine dernière, la Grande consultation des entrepreneurs constate également une baisse de la confiance des dirigeants puisque 61% des interrogés montrent un état d'esprit positif en cette rentrée contre 69% au début de l'été. Ce niveau de confiance chute drastiquement lorsqu'on les interroge sur leurs perspectives concernant l'économie française ou mondiale vis-à-vis desquels respectivement 20% et 14% des entrepreneurs se montrent confiants.

Dans un contexte inflationniste qui ne faiblit pas, trois quarts des entreprises font plus attention à leurs dépenses, notamment dans les secteurs industriel et des services. Outre l'impact que cette hausse des prix a sur leur propre production, cette hausse des prix a aussi des conséquences en aval de l'activité des entreprises: 23% des entrepreneurs font ainsi part de retards de paiement observés auprès de leurs clients.

Timothée Talbi