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Union européenne

Du référendum au départ de l'UE: les 11 dates clés du Brexit

Négociations ardues, blocages parlementaires et élections législatives ont chahuté la vie politique britannique et européenne depuis le référendum du 23 juin 2016.

Le Royaume-Uni s'en va. Le 31 janvier 2020, les Britanniques quittent l'Union européenne après l'avoir rejointe en 1973. Comment en est-on arrivé là? Retour sur les dates clefs du Brexit.

>23 Janvier 2013: David Cameron promet un référendum

David Cameron lors de sa dernière séance au Parlement britannique
David Cameron lors de sa dernière séance au Parlement britannique © PRU - AFP

David Cameron, Premier ministre conservateur depuis 2010, est bousculé par la percée électorale du parti eurosceptique UKIP. Pour satisfaire la frange europhobe des tories, il assure en janvier 2013 qu'il organisera, s'il sort vainqueur des élections législatives, un référendum sur le maintien du Royaume-Uni dans l'Union européenne. Les conservateurs remportent la majorité absolue en mai 2015: en février suivant, David Cameron annonce un référendum en juin 2016.

>23 juin 2016: les Britanniques disent "Yes" au Brexit

Le camp d'une sortie de l'Union européenne a remporté le référendum organisé au Royaume-Uni, le 23 juin 2016.
Le camp d'une sortie de l'Union européenne a remporté le référendum organisé au Royaume-Uni, le 23 juin 2016. © BFMTV

Coup de théâtre au soir du référendum: les Britanniques votent à 51,9% pour la sortie du Royaume-Uni de l'Union européenne. Londres, l'Ecosse et l'Irlande du Nord votent à rebours de l'Angleterre et du Pays de Galles. David Cameron, après avoir fait campagne contre le "Leave", annonce sa démission le lendemain. Sa remplaçante Theresa May, élue à la tête du parti conservateur, entre à Downing Street dès le 13 juillet. David Cameron se retire de la vie politique.

>29 mars 2017 : le processus de sortie est lancé

Neuf mois après le référendum, Theresa May active l'article 50 du Traité de Lisbonne par une lettre envoyée au président du Conseil européen, Donald Tusk. Le processus du Brexit est officiellement mis en œuvre et devrait aboutir, en théorie, deux ans plus tard jour pour jour. Pour se donner les coudées franches, la Première ministre convoque des élections législatives anticipées en juin 2017. C'est un revers : elle perd sa majorité absolue et est contrainte de s'allier le parti unioniste nord-irlandais DUP.

>13 novembre 2018 : acte 1 du divorce

Le 13 novembre, les négociateurs trouvent un terrain d'entente, notamment sur le délicat dossier de la frontière irlandaise. Theresa May doit alors réussir à faire accepter cet accord à son Parti conservateur, très divisé sur la question...

>15 janvier 2019: blocage à Westminster (premier rejet de l'accord)

A deux mois et demi de la date prévue de sa sortie de l'Union européenne, les députés britanniques rejettent massivement l'accord de Brexit négocié avec Bruxelles. l'accord, âprement négocié pendant 17 mois avec Bruxelles, n'a convaincu ni les Brexiters, ni les europhiles. Le risque d'une sortie du Royaume-Uni de l'UE sans accord n'a alors jamais été aussi fort.

>24 mai 2019: Theresa May démissionne

Theresa May annonçant sa démission le 24 mai 2019
Theresa May annonçant sa démission le 24 mai 2019 © Tolga AKMEN / AFP

Westminster s'oppose une nouvelle fois, le 29 mars, à l'accord conclu avec Bruxelles. L'Union européenne accorde un nouveau délai, jusqu'au 31 octobre, contraignant Theresa May à organiser les élections européennes du 23 mai. Faisant le constat de son échec à mettre en œuvre le Brexit, la cheffe du gouvernement annonce sa démission, qui sera effective pour le 7 juin suivant.

>23 juillet 2019 : Boris Johnson débarque

Boris Johnson et Michel Barnier
Boris Johnson et Michel Barnier © Kenzo TRIBOUILLARD / AFP

Boris Johnson, qui assure que le Royaume-Uni s'en ira le 31 octobre, avec ou sans accord, gagne la course à la succession le 23 juillet et est nommé Premier ministre le lendemain. Les conservateurs, après plusieurs défections dans leurs rangs, perdent néanmoins leur majorité absolue en septembre. Les députés votent une loi le contraignant à demander un nouveau report du Brexit s'il n'obtient pas d'accord d'ici le 19 octobre. Boris Johnson dévoile début octobre une nouvelle proposition d'accord, accueillie froidement par l'UE, qui accepte néanmoins de relancer des négociations.

>17 octobre 2019 : Un nouvel accord de divorce

Surpris peu avant l'ouverture du sommet européen du 17 et 18 octobre : Londres et Bruxelles annoncent qu'ils sont parvenus à un nouvel accord de retrait. Les députés britanniques repoussent néanmoins leur vote sur le texte organisant la sortie de l'UE. Boris Johnson n'a d'autre choix que de demander un nouveau report, que l'UE lui accorde, fixé au 31 janvier 2020. Le Premier ministre demande et obtient des législatives anticipées qui sont convoquées le 12 décembre.

>9 janvier 2020 : Westminster donne enfin son feu vert

Les conservateurs sortent très largement vainqueurs des élections générales anticipées. Westminster, où Boris Johnson dispose désormais d'une large majorité parlementaire, vote définitivement l'accord de retrait de l'Union européenne le 9 janvier 2020. Huit jours avant le départ officiel, la reine Elisabeth II promulgue, le 23 janvier 2020, le projet de loi.

>29 janvier 2020 : Strasbourg fait ses adieux

Dernier acte du divorce : deux jours seulement avant le Brexit, le Parlement européen ratifie à son tour, à une large majorité, l'accord de retrait du Royaume-Uni. Les eurodéputés font leurs adieux à leurs confrères et consœurs britanniques : main dans la main dans l'hémicycle strasbourgeois, ils entonnent le chant écossain "Auld Lang Syne" ("Ce n'est qu'un au revoir") après le vote. Ce sont 72 eurodéputés britanniques qui abandonnent leurs sièges à Strasbourg.

>31 janvier 2020 : Jour J pour le Brexit… et l'Union Jack

Le 31 janvier 2020, à 23h heure de Londres, les 66 millions de Britanniques quittent officiellement l'Union européenne. Moment symbolique : l'Union Jack, qui flottait aux côtés des drapeaux des 27 autres Etats membres, est retiré du parvis du Parlement européen. Le Brexit acté, une période de transition, où les relations avec l'UE restent inchangées, s'ouvre jusqu'au 31 décembre 2020. Elle doit permettre à Londres et Bruxelles de s'entendre sur leur future relation.

Jérémy Bruno