BFM Business
Union européenne

Brexit: à quoi ressemblera l’UE sans le Royaume-Uni ?

-

- - AFP

Le Royaume-Uni quitte l’Union européenne, et emmène avec lui 66 millions d’habitants, 248 000 kilomètres carrés et 15% du PIB européen.

Après des mois d’incertitudes et tergiversations, le Royaume-Uni s’apprête, enfin, à claquer la porte de l’Union européenne. Des millions de Britanniques, et avec eux l’une des premières puissances économiques mondiales, quittent le giron européen. On était jusqu’à présent habitué à ajouter de nouveaux pays au fur et à mesure de l’élargissement : pour la première fois, ce vendredi, il faudra soustraire un pays.

  • 66 millions d’habitants en moins

Avec 513 millions d’habitants en 2018, l’Union européenne, comptée en tant que telle, occupe la troisième place du podium, loin derrière la Chine (1,4 milliard) et l’Inde (1,3 milliard), et devant les Etats-Unis (328 millions). Le Brexit lui coûte un peu moins de 13% de sa population : en perdant 66 millions de Britanniques, l’UE repasse sous la barre des 500 millions d’habitants. Sans oublier que le largage de la plus grande île européenne lui enlève 248 000 kilomètres carrés, soit 5,5% de sa surface.

  • 15% du PIB européen

C’est sur le plan économique que le Brexit est le plus douloureux. Le Royaume-Uni, deuxième puissance européenne derrière l’Allemagne, pèse plus de 15% de son PIB. La Grande-Bretagne partie, le PIB européen tombe à 13 500 milliards d’euros, bien plus proche de la Chine qu’auparavant. Avec des conséquences mathématiques : sans l’économique britannique, le PIB par habitant de l’UE chute de 820 euros, à 30 160 euros en moyenne, et le taux de chômage grimpe de 0,5% à 7,3%.

  • Pêche, tourisme, aéroports

Le Brexit est aussi la perte d’un territoire attractif et de ses ressources. Prenons quelques chiffres : les pêcheurs britanniques ont capturé plus de 700.000 tonnes de poissons en 2018, soit 13,6% de la pêche européenne, tandis qu’une nuitée sur six (14,2%) passée par un touriste étranger dans un hébergement touristique l’a été au Royaume-Uni. Et l’UE se sépare d’un quart du transport aérien de passagers et de son aéroport le plus fréquenté, Londres-Heathrow.

  • Une zone euro renforcée

La sortie du Royaume-Uni, réfractaire à toute intégration, entraîne un gonflement mécanique de la zone euro. Les 19 pays membres de l’union monétaire regroupent désormais 76% de la population de l’UE, contre 66% avant le Brexit, et représentent près de 86% du PIB européen, 13 points de plus qu’auparavant. UE et Eurozone convergent : le nouveau taux de chômage communautaire (7,3%) se rapproche de celui de la zone euro (8,2%).

Jérémy Bruno