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Retraites: plus de monde dans les rues, mais moins de grévistes dans la plupart des secteurs

Si les manifestants étaient plus nombreux dans les rues ce mardi, la proportion de grévistes dans l'enseignement, les transports ou l'énergie était plus faible que lors de la première journée de mobilisation le 19 janvier.

2,8 millions de manifestants selon la CGT, 1,272 million selon la police... Quel que soit le chiffre retenu, l'appel à la mobilisation contre la réforme des retraites a rassemblé davantage de monde dans les rues ce mardi que lors de la première journée de mobilisation qui s'est déroulée le 19 janvier dernier, lorsque les organisateurs recensaient plus de 2 millions de personnes, contre 1,12 million pour le ministère de l'Intérieur.

Dans plusieurs secteurs publics et privés, les grévistes ont cependant été moins nombreux mardi qu'il y a douze jours.

• Éducation

Les syndicats enseignants ont comptabilisé au moins 50% de grévistes parmi les professeurs, de la maternelle au lycée. Le ministère a pour sa part annoncé un taux d'enseignants grévistes de 25,92%, des chiffres bien en deçà de la mobilisation du 19 janvier (38,5%). À Paris, mais pas seulement, des écoles sont restées fermées.

Du côté des étudiants, des rassemblements ont eu lieu mardi matin, comme sur le site Saint-Charles de l'université Aix-Marseille. Sciences Po Paris a été occupé dans la nuit par une cinquantaine d'étudiants qui ont vidé les lieux dans la matinée.

• Transports

Dans les aéroports, c'est principalement la grève de contrôleurs aériens qui a provoqué des perturbations et des retards. L'annulation d'un vol sur cinq a été demandée à Paris-Orly par la direction générale de l'aviation civile pour mettre en adéquation les effectifs disponibles et le trafic attendu. À Nice, 18 rotations ont été annulées sur 90.

Dans le rail, plus d'un tiers des cheminots (36,5%) ont fait grève selon une source syndicale, moins que le 19 janvier (46,3%). Mais 75% des trains SNCF prévus hors Ile-de-France ont été supprimés, soit 423 TGV sur 650 (65%) et 6706 TER sur 8901 (75%). En Ile-de-France, la banlieue n'a pratiquement pas été desservie avec un train sur dix, en moyenne, sur les lignes C, D, E, J, L, N, P et R qui, pour la plupart d'entre elles, n'ont fonctionné qu'aux heures de pointe et/ou sur une partie de leur parcours.

Dans le métro parisien, le trafic a été très perturbé, et seules les lignes 1 et 14 automatiques ont roulé normalement, tandis que la desserte des bus et tramways est assurée à 80%. Des perturbations ont touché aussi le métro de Lyon, les tramways de Bordeaux, les bus de Rennes. À Marseille, l'une des deux lignes de métro et une des trois lignes de tramway étaient à l'arrêt, les autres ralenties. À Nice, aucun tramway n'a circulé, de même que 25 lignes de bus. En Corse, plusieurs traversées maritimes entre l'île et Marseille ont été reportées à mercredi.

• Fonction publique et secteur privé

Il y avait 19,4% de grévistes chez les fonctionnaires d'État, selon le ministère de la Fonction publique, contre 28% il y a douze jours. Des mairies, comme celle de Paris, ont gardé portes closes. Les mairies communistes de Vénissieux (Rhône), Echirolles (Isère) ou Montreuil (Seine-Saint-Denis) ont fermé une demi-journée. À La Poste, 8,79% des salariés étaient en grève, selon la direction, contre 14,64% la dernière fois.

• Énergie

La mobilisation est restée forte dans les raffineries et dépôts de carburants de TotalEnergies qui comptaient 75 à 100% de grévistes, selon la CGT. La direction du groupe estime pour sa part que le taux de grévistes s'élevait à 55%, contre 65% le 19 janvier. Côté électricité, la mobilisation était en légère baisse. La direction d'Engie a recensé 34,3% de grévistes et celle d'EDF 46,5% en fin de journée, contre 50% le 19 janvier.

Des équipes de quart ont privé l'entreprise d'une partie de sa production d'électricité, avec une perte de puissance allant jusqu'à 5 gigawatts en deuxième partie de journée (l'équivalent de cinq réacteurs nucléaires), selon RTE. Une autre grève de trois jours aura lieu dans les raffineries et le reste du secteur énergétique les 6, 7 et 8 février, à l'appel de la CGT. Dans la Vienne, des actions "Robin des bois" pour rebrancher l'électricité à des foyers coupés ont été revendiquées par la CGT.

P.L. avec AFP