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Retraites: Laurent Berger appelle Emmanuel Macron "à garder ses nerfs"

Le secrétaire général de la CFDT a réagi sur BFMTV aux reproches émis par l'entourage du président à l'encontre de l'organisation syndicale. Laurent Berger a évoqué une "crise démocratique" à l'issue de la rencontre entre l'intersyndicale et Élisabeth Borne.

"Nous, on n'est pas dans un combat politique". À la veille de la 11e journée de mobilisation contre la réforme des retraites, le secrétaire général de la CFDT Laurent Berger était l'invité de BFMTV. Il a notamment été reçu ce mercredi matin avec ses homologues des autres centrales à Matignon par la Première ministre Élisabeth Borne.

Ils sont ressortis au bout d'une heure seulement, sans avoir obtenu aucune avancée de la part du gouvernement. À l'issue de cette rencontre, le secrétaire général de la CFDT a affirmé que le pays traversait "une crise démocratique". Des propos qui ne sont pas passés à l'Élysée.

"On ne peut pas parler de crise démocratique. Les mots ont un sens, et si on les galvauden on fait monter les extrêmes", a réagi l'entourage d'Emmanuel Macron.

"J'appelle au calme, à garder ses nerfs. J'appelle le président de la République à ne pas balancer des petites phrases. Sinon il va finir par se mettre à dos l'ensemble des organisations syndicales", a estimé le représentant syndical, "ce qui se passe fait monter le Rassemblement national".

"J'en ai assez, ça fait deux fois, il n'y en aura pas trois. Cela fait deux fois qu'on pointe la CFDT en terme de responsabilité, ça suffit maintenant", a également lancé Laurent Berger sur BFMTV.

"On apaise comment? En respectant ses interlocuteurs"

Malgré la courte réunion autour d'Élisabeth Borne ce mercredi matin, Emmanuel Macron "verra les syndicats" après la décision du Conseil constitutionnel sur la réforme des retraites la semaine prochaine, a appris BFMTV auprès de l'entourage du président.

"C'est quoi le rôle d'un président de la République dans un moment de crispation et de crise qu'on traverse aujourd'hui? C'est d'apaiser non? On apaise comment? En respectant ses interlocuteurs", a poursuivi le secrétaire général de la CFDT.

"Demandez à madame Borne si on ne l'a pas respectée ce matin, demandez s'il y a eu des mots blessants. Des désaccords oui, on est dans une démocratie, mais pas des mots blessants. Madame Borne n'a jamais eu de mots blessants à l'égard des organisations syndicales", a enfin déclaré Laurent Berger sur notre antenne.

Hugues Garnier Journaliste BFMTV