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La France Insoumise

"Déni" "brutalité", "fracture"... La gauche étrille Élisabeth Borne après sa réunion avec les syndicats

Élisabeth Borne avec les syndicalistes Laurent Berger et Sophie Binet à Matignon le 5 avril 2023

Élisabeth Borne avec les syndicalistes Laurent Berger et Sophie Binet à Matignon le 5 avril 2023 - Bertrand GUAY / POOL / AFP

La Nupes ne se prive pas d'épingler le gouvernement après des discussions qui ont tourné court à Matignon ce mercredi matin avec l'intersyndicale. Jean-Luc Mélenchon accuse Élisabeth Borne de "transformer une crise sociale en une crise politique".

Un pari raté. La Première ministre n'a pas réussi à convaincre les syndicats de renouer durablement le dialogue ce mercredi. Après avoir acté qu'Élisabeth Borne ne souhaitait pas retirer la réforme des retraites, les centrales syndicales ont claqué la porte des discussions. De quoi faire l'unanimité contre Matignon dans les rangs de la Nupes.

Borne "radicalisée et murée dans le déni de réalité"

Jean-Luc Mélenchon a estimé sur son compte Twitter que "Madame Borne est radicalisée et murée dans le déni de réalité".

Selon le fondateur de La France insoumise, la cheffe du gouvernement "transforme une crise sociale en une crise politique".

Les centrales syndicales avaient prévenu qu'elles quitteraient la réunion si la cheffe du gouvernement refusait de parler du recul de l'âge de départ à 64 ans, qui cristallise la colère.

"Le gouvernement ne laisse place à aucune discussion"

C'est la première fois qu'elles étaient reçues à Matignon depuis la présentation de la réforme le 10 janvier dernier, ce qui a généré une mobilisation inédite dans la rue. À la sortie de la réunion, Cyril Chabanier, le patron de la CFTC, a dénoncé "un échec".

"Même face une intersyndicale unie et déterminée, le gouvernement ne laisse place à aucune discussion sur la réforme des retraites", a déploré de son côté Fabien Roussel le secrétaire national du Parti communiste.

"Face à la radicalisation du gouvernement", le député du Nord appelle à manifester "massivement (...) dans tout le pays", ce jeudi lors de la onzième journée de mobilisation contre la réforme des retraites.

"La brutalité du passage en force"

Les syndicats comptent bien faire le plein dans la rue pour montrer que l'opposition à la réforme ne désarme pas. 11.500 policiers et gendarmes seront déployés dans tout l'Hexagone. Ces chiffres, inférieurs à ceux de la dernière mobilisation, montre que l'exécutif s'attend à une mobilisation moins suivie.

"Ce gouvernement ne connaît que la brutalité du passage en force. Il ignore le dialogue social et fracture le pays", a regretté de son côté Olivier Faure, le premier secrétaire du Parti socialiste.

Même son de cloche du côté des écologistes qui espère massifier le mouvement par la voix de Julien Bayou. "Rendez-vous demain dans la rue partout", a écrit le député EELV sur son compte Twitter.

Pour sortir de la crise politique, Emmanuel Macron veut rencontrer les syndicats dans "les semaines à venir" après la décision du Conseil constitutionnel le 14 avril prochain et mise sur une promulgation du texte dans la foulée.

Marie-Pierre Bourgeois