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Prime Macron: ce qui change avec la nouvelle version

Les députés ont approuvé l'instauration en France d'une prime baptisée "partage de la valeur". Elle remplace la "prime exceptionnelle de pouvoir d'achat". Deux noms pour un même principe: inciter les employeurs à verser un complément de revenus.

La prime Macron, nouvelle version, a été votée à l’Assemblée nationale. Elle s’appellera prime partage de la valeur et non plus prime exceptionnelle pour le pouvoir d’achat. Mais au-delà de son nom officiel, qu’est ce qui change ?

La principale nouveauté tient au montant maximal que peut verser un employeur sans avoir à payer de cotisations salariales. Il va passer de 2000 à 6000 euros si son entreprise a signé un accord d’intéressement. Et pour toutes les autres entreprises, le plafond s’élèvera désormais à 3000 euros.

Jusqu'à 8000 euros pour la seule année 2022

Précision importante: un employeur qui, au début de cette année a versé à ses salariés la Prime Macron, ancienne version, pourra à nouveau renouveler l’opération dès le 1er août prochain. Les compteurs sont en quelque sorte remis à zéro. Même si la date butoir pour son versement avait été fixée au 31 mars 2022, la prime exceptionnelle pour le pouvoir d’achat portait officiellement sur l’année 2021.

Pour cette année, les premiers versements pourront intervenir au 1er août et les derniers devront être virés sur le compte des salariés avant le 31 décembre. Autrement dit, en théorie, des salariés qui auraient touché 2000 euros début 2022, peuvent à nouveau toucher jusqu’à 6000 euros d’ici la fin de l’année.

Un dispositif pérennisé mais dont la fiscalité va évoluer

Cela dit, les chefs d’entreprise qui jugent leur trésorerie trop faible pour faire un geste cette année pourront toujours le faire l’an prochain, puisque cette nouvelle prime devient pérenne. C’est pour cette raison qu’elle ne s’appelle plus prime exceptionnelle.

Mais attention, la fiscalité qui s’applique à ce complément de revenu va, elle, évoluer. Pas l’année prochaine mais en 2024. On va sortir de la logique ni cotisations, ni impôts sur le revenu qui prévaut actuellement. Prenons l’exemple, d’un employeur qui a pris pour habitude de verser 550 euros net de plus (c’est la moyenne pour l’année dernière, selon la dernière estimation de Bercy), cette année et l’an prochain, cela lui coûtera toujours 550 euros par salarié.

Aucun avantage à la verser aux salariés payés plus de trois fois le Smic

Mais en 2024, cette prime sera soumise à plusieurs prélèvements obligatoires, dont la CSG et la CRDS, comme pour un salaire classique. Et si vous payez des impôts sur le revenu, vous en paierez davantage. La prime versée s’ajoutera aux salaires déclarés au fisc. Par ailleurs, l'employeur devra payer le forfait social sur ce revenu complémentaire comme c'est le cas pour l'intéressement.

Et puis, enfin, il y a un point qui ne change pas, c’est le montant maximal du salaire pour faire partie des bénéficiaires de cette prime "partage de la valeur". Au-delà de trois smic, votre employeur peut vous la verser, mais tous les avantages sautent. Donc on peut parler d’un plafond maximal de salaire qui correspond aujourd’hui à 4.937 euros brut par mois.

Pierre Kupferman
https://twitter.com/PierreKupferman Pierre Kupferman Rédacteur en chef BFM Éco