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Le 53e Congrès de la CGT s'ouvre dans une atmosphère houleuse

Le congrès de l'organisation syndicale doit désigner le successeur de Philippe Martinez dans un climat de fortes divisions internes.

Le 53e Congrès de la CGT, qui doit désigner le successeur de Philippe Martinez à sa tête, s'est ouvert ce lundi dans l'agglomération de Clermont-Ferrand dans une atmosphère houleuse, de nombreux délégués dénonçant un "49.3" au sein du syndicat. En début d'après-midi, une vingtaine de personnes sont entrées de force dans la salle de la Grande Halle d'Auvergne à Cournon-d'Auvergne, parmi lesquelles Olivier Mateu, le secrétaire général de l'Union départemental des Bouches-du-Rhône.

"On a une délégation de camarades de la région parisienne que certains souhaitent empêcher d'accéder au congrès. Il y a des règles. On estime que la commission mandats et votes n'a pas respecté les règles, c'est pour ça que les délégués sont là pour demander au congrès de trancher", a expliqué à la presse Amar Lagha, secrétaire général de la Fédération Commerce et Services.

Membre de la commission mandats et votes, Sandy Penne a déploré "l'arrivée de camarades de la fédération du commerce qui n'étaient pas mandatés". Selon lui, des conflits sur le nom de certains délégués ont émergé entre la Fédération du commerce et l'Union départementale de Paris, mais la question a été tranchée démocratiquement, et la Fédération, qui est allée en justice, a été "déboutée".

Tensions autour d'un vote à main levée

Peu après le début des débats, nouvelle montée de tensions, lorsqu'a été soumise à l'approbation des congressistes la composition de la Commission mandats et votes. Des délégués se sont positionnés de part et d'autre de la tribune pour réclamer que soient recomptées les voix des congressistes qui avaient voté à main levée, tout en criant "49.3, on n'en veut pas !".

"La tribune qui fait partie de la direction sortante ne tient absolument pas compte des votes du congrès, et vous voyez bien que le congrès a massivement voté contre la commission des mandats et votes", a dénoncé auprès de la presse le patron de la Fédération de la chimie, Emmanuel Lépine. "La commission est arrangée avant le début du congrès, on peut donc soupçonner toute magouille qui peut se passer derrière au niveau des votes, sachant que ce sont des votes électroniques", a-t-il ajouté.

En toile de fond de ces vives tensions, les profondes divisions au sein de la CGT, avec une bataille pour la succession non réglée, entre la candidate choisie par le sortant, Philippe Martinez, et une candidate officieuse proche des fédérations qui contestent sa ligne, Céline Verzeletti. Sans oublier la candidature considérée comme non conforme aux règles définies par le Comité confédéral nationale (CCN), Olivier Mateu.

P.L. avec AFP