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Laurent Berger veut remettre la durée de cotisation au centre de la réforme des retraites

La Première ministre Élisabeth Borne a annoncé que les personnes ayant commencé à travailler entre 20 et 21 ans pourront partir à la retraite à 63 ans, et non 64 ans. Insuffisant, lui répond Laurent Berger.

Nouvelle attaque sur le sujet des carrières longues dans la réforme des retraites. Élisabeth Borne a annoncé au JDD que les personnes ayant commencé à travailler entre 20 et 21 ans pourront partir à la retraite à 63 ans, et non 64 ans. La Première ministre répond ainsi favorablement à la demande des députés LR qui plaident depuis plusieurs jours pour éviter que "ceux qui ont commencé à travailler le plus tôt (doivent) cotiser le plus longtemps", selon le président du parti Éric Ciotti.

Xavier Bertrand et deux députés LR ont cependant jugé sur BFMTV le pas du gouvernement "insuffisant". Peu de temps après, c’est au tour de Laurent Berger de réagir. Sur France Inter, le secrétaire général de la CFDT, a déclaré que la proposition de la première ministre était une simple "rustine" et "ne répond pas à la préoccupation de millions de travailleurs".

"Le critère le plus juste"

"Le problème de base de cette réforme, c'est le report de l'âge légal à 64 ans, qui accentue les inégalités inhérentes au monde du travail", pour "les femmes, les gens qui ont commencé à travailler tôt, qui ont des métiers pénibles, des carrières hachées ou qui se font virer de leur boulot" à quelques années de leur retraite, a-t-il souligné.

Laurent Berger demande de "remettre l’ouvrage sur le métier en repartant sur l’idée de la durée de cotisation" qui est, selon lui, "le critère le plus juste". Il rappelle que "la CFDT voulait une réforme des retraites". Le secrétaire général de la CFDT appelle que son syndicat réclame un système universel, "pour réduire les inégalités", "pour une conduite fine des équilibres" et éviter "une tragédie nationale tous les dix ans".

Ne pas être "dans un combat contre le gouvernement"

En attendant, de nouvelles journées de grèves et manifestations sont prévues cette semaine. Pour Laurent Berger, il est possible "d’amplifier le mouvement" mais pour autant, il "n’appelle pas à bloquer le pays (…) car il faut garder l’opinion".

Laurent Berger a rappelé que les Gilets jaunes avaient été maximum 284.000 à défiler en 2017 et 2018 selon les chiffres de la police, et que les manifestants le 31 janvier dernier étaient 1,27 million, toujours selon la police, "en étant non violents et pacifiques". "Quelles sont les perspectives d'un pays démocratique quand on fait comme si 1,27 million de personnes, ça n'existait pas, et qu'on a (en revanche) répondu à des actions parfois très violentes?".

Le numéro un de la CFDT a dit ne pas être "dans un combat contre le gouvernement", ou "anti-Macron". "J'en ai rien à faire de ça, ce qui m'intéresse, c'est la situation concrète des travailleurs et travailleuses impactés très durement par cette réforme".

Le syndicaliste a indiqué avoir "des échanges très constructifs avec des députés de la majorité". "Bien sûr, ce sera à eux de se décider. Il faut qu'ils regardent dans toutes les villes et circonscriptions où ils sont élus. Quand par exemple vous êtes député de l'Ain et qu'il y a 10.000 manifestants à Bourg-en-Bresse, cela doit-il vous laisser totalement indifférent?", a-t-il questionné.

https://twitter.com/DianeLacaze Diane Lacaze avec AFP Journaliste BFM Éco