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Assurance chômage: colère des oppositions et des syndicats après les annonces de Gabriel Attal

Les partis politiques et les syndicats sont vent debout contre la prochaine réforme de l'assurance chômage annoncée par le Premier ministre ce mercredi 27 mars. La CGT dénonce notamment des propositions "inacceptables".

Le Premier ministre Gabriel Attal a déclaré ce mercredi 27 mars avoir demandé à sa ministre du Travail Catherine Vautrin "de préparer de nouvelles négociations" sur l'assurance chômage, avec parmi les pistes avancées une possible réduction de la durée d'indemnisation. Une annonce qui a provoqué la colère des oppositions et des syndicats.

"Gabriel Attal n’a rien proposé d’autre qu’une réforme de l’assurance chômage pour résoudre le problème de la dette", a déploré dans la soirée Jordan Bardella sur X.

"Rien sur la réservation des aides sociales aux seuls citoyens français, rien sur le déverrouillage de la croissance. C’est à la fois mesquin et insuffisant", lance le président du RN.

"Attal, le cynisme tranquille"

"En 2024 l'assurance chômage sera excédentaire de 3 milliards d'euros", a pour sa part noté le patron des députés LR Olivier Marleix, criant à "l'enfumage" alors que sur "le train de vie de l'État", le gouvernement ne propose "rien".

Du côté de la gauche, le député LFI Alexis Corbière a estimé sur le plateau de BFMTV que les annonces du Premier ministre "ne visent qu'à culpabiliser les chômeurs". Philippe Poutou, ancien candidat du NPA à l'élection présidentielle, dénonce lui des "vieilles idées" qui vont "contribuer à appauvrir toujours les mêmes"

Le Premier secrétaire du PS Olivier Faure a dénoncé lui aussi le "cynisme" du locataire de Matignon. "Pendant que le CAC 40 sable le champagne sur fond de record de dividendes, Attal pointe ceux qui ont eu le malheur de perdre leur emploi. Attal, le cynisme tranquille".

Les syndicats inquiets

La classe politique n'est pas la seule à se positionner contre une nouvelle réforme de l'assurance chômage. "Les annonces de Gabriel Attal sont particulièrement indécentes", a lancé sur BFMTV Céline Verzeletti, secrétaire confédérale de la CGT.

"C'est inacceptable dans la méthode et dans le fond, la seule chose annoncée par Gabriel Attal ce soir, c'est encore taper sur les précaires ou les chômeurs", a martelé auprès de l'AFP Denis Gravouil, négociateur pour la CGT.

La numéro un de la CFDT Marylise Léon a prévenu pour sa part: "Attention, le régime d'assurance chômage ne peut pas être une variable d'ajustement budgétaire de l'État!".

"Médusé par le ton et par le cynisme absolu", François Hommeril, président de la CFE-CGC, a enfin considéré que l'annonce de Gabriel Attal est "la caractérisation de ce qu'est un discours populiste, c'est-à-dire méconnaître les faits, braver la réalité sans aucun état d'âme".

Le Premier ministre a annoncé avoir demandé à la "ministre du Travail de préparer de nouvelles négociations" en vue "d'une vraie réforme, plus globale de l'assurance chômage" cette année, évoquant plusieurs pistes possibles comme réduire la durée d'indemnisation "de plusieurs mois".

Le chef du gouvernement a également évoqué les deux autres "pistes" pour réformer l'assurance chômage: à savoir toucher au temps minimal qu'il faut avoir travaillé pour bénéficier du chômage (aujourd'hui six mois lors des deux dernières années) et le "niveau d'indemnisation du chômage".

Ariel Guez avec AFP