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"Mobilisation historique", grèves... À quoi faut-il s'attendre pour le 1er-Mai?

Les autorités attendent entre 500.000 et 650.000 personnes dans les rues françaises dont 80.000 à 100.000 à Paris, soit bien plus que pour les défilés des années précédentes.

Vers une journée historique? A la veille du 1er-Mai, et à la faveur d'un vent de colère qui n'est pas retombé à la suite du passage en force de la si contestée réforme des retraites, le renseignement s'attend à une mobilisation en très nette augmentation par rapport aux années précédentes. En parallèle, des grèves et autres actions devraient être menées par les syndicats.

Les syndicats soudés

Les syndicats, justement, appellent ce lundi à une grande fête populaire et vont, comme lors des douze premières journées de mobilisation contre la réforme, défiler sous pavillon commun. "Il y aura toutes les organisations syndicales derrière la même banderole, ça fait très longtemps que nous n’avons pas connu cette unité syndicale", précise, à BFMTV, Céline Verzeletti, secrétaire confédérale de la CGT.

"On s’attend à une mobilisation massive avec un état d’esprit festif, déterminé, massif, populaire", précise de son côté Arnaud Marcinkiewicz, secrétaire de la CGT Cheminots Montparnasse.

Alors que près de 300 cortèges sont attendus à travers le pays, certains syndicalistes assurent que le 1er-Mai n'est en aucun cas synonyme de chant du cygne pour la mobilisation contre la réforme des retraites, mais bel et bien un nouveau départ dans la contestation.

"Ce n’est pas un baroud d’honneur. Ce n’est pas le 1er mai puis après on retourne aux tables des négociations comme le souhaitent Emmanuel Macron et Élisabeth Borne. On ne veut pas tourner la page, on ne peut pas tourner la page", martèle, toujours à BFMTV, Fabrice Lerestif, secrétaire départemental Force ouvrière Ille-et-Vilaine.

Plusieurs actons ont d'ores-et-déjà été programmées pour ce lundi, dont une par l'intersyndicale de la SNCF qui appelle à une forte mobilisation dans les transports. En parallèle, la CGT mines énergie a annoncé une série de coupures durant le mois, tandis qu'un tiers des vols sont menacés au départ des aéroports français.

Regain de mobilisation

En ce qui concerne la participation, elle s'annonce là aussi forte puisque les autorités attendent entre 500.000 et 650.000 personnes dans les rues françaises, bien plus que pour un défilé classique du 1er-Mai où entre 100.000 et 160.000 personnes sont dénombrées.

"Il y aura beaucoup plus de monde dans la rue le 1er-Mai 2023 qu’il n’y en a eu les 1er-Mai des années précédentes, c’est évident. La dernière fois où il y a eu un mouvement social unitaire, c’était en 2010, lorsque Nicolas Sarkozy avait décidé de faire passer l’âge légal de départ de 60 à 62 ans", confirme, à BFMTV, Stéphane Sirot, historien, spécialiste des mouvements sociaux.

Selon une note du renseignement que BFMTV a pu consulter plus tôt cette semaine, qui avance une "mobilisation historique" ce lundi, 80.000 à 100.000 personnes sont ainsi attendues rien que pour le cortège parisien.

Sur les 80.000 à 100.000 personnes attendues, le renseignement estime que l'intersyndicale et ses "compagnons de route" rassembleront à eux seuls de 30.000 à 50.000 manifestants.

Les autorités craignent la présence de "1000 à 2000 éléments à risque" parmi lesquels "200 à 400 militants d’ultra-gauche dont des étrangers, et 100 à 200 gilets jaunes radicalisés".

Le renseignement met en garde contre "certains manifestants particulièrement déterminés" qui pourraient amener des engins pyrotechniques et incendiaires "dissimulés dans des sacs à dos, ou portés par de jeunes manifestantes afin d’éviter les palpations de sécurité, dans le but d’aller au contact des forces de l’ordre".

https://twitter.com/Hugo_Septier Hugo Septier Journaliste BFMTV