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Désinfection d'eaux minérales: Foodwatch va porter plainte contre Nestlé et la maison mère de Cristaline

Le recours à des traitements interdits pour purifier les eaux minérales, reconnu lundi par le groupe Nestlé, est-il plus vaste? Cette pratique concernerait un tiers des marques en France, rapportent  Le Monde et Radio France

Le recours à des traitements interdits pour purifier les eaux minérales, reconnu lundi par le groupe Nestlé, est-il plus vaste? Cette pratique concernerait un tiers des marques en France, rapportent Le Monde et Radio France - JOEL SAGET © 2019 AFP

L'association de défense des consommateurs porte plainte devant le tribunal judiciaire de Paris contre ces deux entreprises pour neuf infractions à la directive européenne sur les eaux minérales, au Code de la consommation et au Code de la santé publique.

L'association de défense des consommateurs Foodwatch va porter plainte mercredi contre Nestlé Waters et le groupe Sources Alma pour les traitements de désinfection interdits auxquels ils ont eu recours sur leurs eaux minérales, dont Vittel et Perrier, a-t-elle fait savoir mercredi.

"Personne, pas même une multinationale comme Nestlé, n'est au-dessus des lois", estime Ingrid Kragl, directrice de l'information de Foodwatch, citée dans un communiqué.

"C'est la raison pour laquelle nous portons plainte aujourd'hui" devant le tribunal judiciaire de Paris contre ces deux entreprises pour neuf infractions à la directive européenne sur les eaux minérales, au Code de la consommation et au Code de la santé publique, explique-t-elle.

Fin janvier, le numéro un mondial de l'eau minérale Nestlé Waters avait révélé dans la presse qu'il avait recouru à des traitements interdits d'ultraviolets et de filtres au charbon actif sur certaines de ses eaux minérales (Perrier, Vittel, Hépar et Contrex) pour maintenir "leur sécurité alimentaire".

Des pratiques courantes dans le cas de l'eau du robinet, dénuées de risques sanitaires, mais interdites pour les eaux minérales naturelles dans l'Union européenne.

Nestlé Waters a par ailleurs reconnu avoir informé de ces pratiques dès 2021 les autorités françaises, qui ont alors ouvert une enquête concluant que "près de 30% des désignations commerciales" dont certaines du groupe Sources Alma "subissent des traitements non conformes" en France, avaient rapporté Le Monde et Radio France fin janvier.

"C'est une fraude massive dont Nestlé Waters, le groupe Sources Alma mais aussi l'Etat français devront répondre", estime Foodwatch.

L'association a adressé une lettre à la Commission européenne, dénonçant "la complaisance de la France, mouillée dans cette affaire depuis plusieurs années, qui aurait dû alerter les autorités européennes et les autres Etats membres importateurs de ces eaux".

Le parquet d'Epinal (Vosges) avait annoncé fin janvier l'ouverture d'une enquête préliminaire à l'encontre de la filiale du groupe suisse pour tromperie.

Frédéric Bianchi
https://twitter.com/FredericBianchi Frédéric Bianchi avec AFP Journaliste BFM Éco