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Vacances de Pâques: malgré l'inflation, l'envie de partir est intacte

Selon plusieurs prestataires, les réservations pour les locations saisonnières ou pour les hôtels sont en hausse par rapport à 2022. Tout comme les budgets. Mais grèves et pénuries d'essence pèsent également.

Si les Français sont entrés dans une ère de "restrictions" dans leurs achats alimentaires à cause d'une inflation à deux chiffres dans ce secteur, ils n'entendent pas sacrifier leurs vacances. Dans un contexte difficile socialement et économiquement, l'envie de partir, de s'échapper reste forte.

Mieux, selon plusieurs prestataires, les réservations pour les locations saisonnières ou pour les hôtels sont en hausse par rapport à 2022. Tout comme les budgets.

"Même en temps de crise, les vacances c'est sacré", souligne Lidl Voyages. Un constat qui est confirmé par Weekendesk. "Dans le contexte anxiogène actuel, nous observons en tant que professionnels du tourisme, une forte envie des Français de s'échapper, comme un besoin essentiel de couper avec son quotidien. De nombreux voyageurs anticipent leurs futurs séjours et ce, en dépit l’inflation" analyse Sébastien Venturini, PDG de la plateforme.

Réservations anticipées

Cela se traduit par les chiffres. Lidl Voyages constate une hausse de 34% du panier moyen pour les vacances de printemps par rapport à 2022.

Weekendesk annonce de son côté +118% de réservations pour le 1er mai et +70% pour le weekend du 8 mai. Cette progression est néanmoins à relativiser: en 2022, ces jours fériés tombaient des dimanches. La plateforme constate dans le même temps un panier moyen en hausse de 13% à 355 euros.

Pour autant, il est encore trop tôt pour parler de succès. En France, certains hôteliers constatent au contraire des réservations en baisse sur un an, comme Dominique Dupont à La Baule. "On est à 66% de taux d'occupation, l'année dernière, on était à 100%", explique-t-il sur BFMTV. Les grèves et les pénuries d'essence semblent décourager les voyageurs.

Pourtant, la volonté de partir s'est traduite par des achats anticipés. Selon Lidl Voyages, la plupart des commandes ont été réalisées 2 à 3 mois en avance. Du coup, seulement 19% des ventes ont été faites en dernière minute contre 30% l'an passé.

Même chose pour Weekendesk qui constate qu'un tiers des Français réservent leur séjour plus d’un mois à l’avance.

Côté destinations, "la tendance pour ces vacances est de partir en famille dans des destinations de l’arrière-pays" pour les locations saisonnières, avance Abritel.

L'arrière-pays a la cote

"Les Français recherchent des options qui offrent un bon rapport qualité-prix pour se retrouver et passer du temps au vert et en famille" commente un porte-parole d’Abritel. "Le choix de ces destinations permet aussi de mieux maîtriser le budget du transport car en partant moins loin de chez soi on économise sur l’essence et les péages. En bonus, on peut même prendre les routes secondaires pour allier l’utile à l’agréable".

Concrètement, les recherches de locations à quelques heures de Paris qui ont connu les plus fortes augmentations sur un an sont: le Cher (+90%), l’Aisne (+90%), l’Indre-et-Loire et la Marne (+45%).

La tendance est la même à proximité de Lyon avec des recherches en forte hausse dans le Cantal (+70%), l’Allier (+65%), la Haute-Loire (+65%) ou encore la Saône-et-Loire (+55%).

Rome plutôt que Dubaï

Chez les Français qui souhaitent partir plus loin, l’Espagne (Madrid, Barcelone), l’Italie (Rome) et le Portugal (Porto, Lisbonne) se hissent en haut du classement des top destinations, selon Expedia. La plateforme souligne d'ailleurs que choisir ces destinations n'est pas forcément plus coûteux que partir en France.

"A Pâques, on constate qu’il est plus intéressant pour son portefeuille de réserver un billet d’avion pour Madrid et Porto que Biarritz et Marseille avec une économie moyenne possible de 70 euros à 100 euros par personne (comparaison basée sur le prix moyen d'un billet en classe économique pour un voyage du 8 avril au 8 mai 2023)" avance-t-elle.

Enfin, le volet culturel semble plus peser dans le choix des vacanciers qui partent à l'étranger. "Les Français sont à la recherche de lieux riches de culture comme New York ou Rome plutôt que les clinquantes Dubaï et Las Vegas, très prisées l’an dernier. Les voyageurs ne se contentent plus de la destination en elle-même, ils recherchent une expérience culturelle immersive dans leur hôtel" affirme Expedia.

Olivier Chicheportiche Journaliste BFM Business