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Inflation: pour Dominique Schelcher (Système U), le consommateur est passé des "arbitrages aux restrictions"

Sur BFMTV, le directeur général du distributeur explique comment les Français serrent à nouveau la vis dans leurs achats et abandonnent les "grandes marques".

Pas de répit sur le front de l'inflation sur les produits alimentaires avec des prix en hausse moyenne de plus de 16% sur un an et de 1,8% sur un mois en mars. Quasiment du jamais vu.

La situation n'est pas nouvelle mais s'aggrave. Ainsi, selon Dominique Schelcher, directeur général de Système U, "on sent véritablement que les comportements changent encore davantage. Les clients viennent plus souvent pour dépenser de plus petites sommes, acheter les produits frais au fur et à mesure, ils vont surtout à l'essentiel, on passe à autre chose", dit-il ce jeudi sur BFMTV/RMC.

Et de résumer: "avant je parlais d'arbitrages, maintenant, le mot qui vient c'est restrictions".

Coup de frein sur les produits loisirs

"Les produits frais sont véritablement à la baisse, ils sont en recul sur toute l'année et ça s'accélère actuellement", poursuit-il.

Autre exemple avec les produits de loisirs/jardinage qui apparaissent aujourd'hui dans les rayons. "On sent un véritable coup de frein sur ces produits car à court terme, ils ne sont pas essentiels, ce qui est essentiel, c'est l'alimentaire" poursuit-il.

Evidemment, "le critère achats en promo aujourd'hui est en haut de la liste des attentes", souligne le patron de Système U. "Quand un produit en promo manque en magasin, il y a une vraie tension et on n'a jamais mis en place autant de promos".

Vers un pic de l'inflation alimentaire de 23/25% cet été

Dans le même temps, le dirigeant constate "la démission pour les grandes marques. Certaines deviennent très chères, c'est le résultat des négociations que l'on vient de passer et beaucoup de clients se détournent de ces grandes marques. Depuis le début de l'année, la baisse des volumes est près de 5%, c'est du jamais vu!" souligne le responsable.

Et alors que les prix de certaines matières premières sont orientés à la baisse, quelles sont les perspectives sur les prix à court terme?

"La suite (des hausses de prix, NDLR) va s'étaler jusqu'à la fin du mois de juin puisqu'on va répercuter au fur et à mesure. L'atterrissage final peut être aux alentours de 23/25%. C'est considérable. Je pense que ça va se calmer à l'été avec des premiers signes de baisse à l'automne. Mais avec un prix de l'électricité et du gaz élevés, on ne reviendra pas tout à fait aux prix d'avant, il faut être lucide".

Olivier Chicheportiche Journaliste BFM Business