BFM Business
Conso

Négociations commerciales: les industriels regrettent la médiatisation des déréférencements

Invité sur BFM Business, le président de l'Ilec, qui représente les gros industriels, a regretté la médiatisation des déréférencements de certaines marques par les distributeurs, évoquant le "respect des affaires" lors des négociations commerciales.

Les négociations commerciales entre les distributeurs et les industriels s'invitent sur la place publique. Dénonçant des demandes de hausses de tarifs jugées "inacceptables", Carrefour a suspendu la vente des marques du groupe Pepsico dans ses supermarchés français, mais aussi espagnols, belges et italiens – bien que le groupe américain assure, de son côté, être à l'origine de la décision. Une pratique du déréférencement qui a déjà été déjà utilisée par d'autres distributeurs par le passé.

"Ça ne me choque plus parce que ça fait trop longtemps que je vois ça. Ça fait partie des pratiques usuelles", mais "ce qui est inhabituel, c'est le fait de le médiatiser, de le publiciser, d'interpeller le consommateur en disant [que l'on a] sorti cette marque pour telle ou telle raison", a réagi ce mercredi matin sur BFM Business Richard Panquiault, président de l’Institut de liaison des entreprises de consommation (Ilec), qui représente les fabricants des produits de grande marque.

"Pendant la période de négociation, les choses doivent rester normalement plus ou moins confidentielles" entre un industriel et un distributeur, a-t-il estimé, évoquant le "respect des affaires".
Pourquoi Leclerc ne veut plus boycotter les produits qu'il juge trop chers?
Pourquoi Leclerc ne veut plus boycotter les produits qu'il juge trop chers?
3:36

"Grave en termes d'image"

Le déréférencement n'est pas sans conséquence car il vient "mettre la pression" sur l'industriel, a noté le président de l'Ilec. "C'est grave en termes d'image d'annoncer que vous êtes déréférencé [par un distributeur] parce que prétendument vos tarifs seraient trop élevés. C'est un préjudice pour la marque", a-t-il avancé.

Par ailleurs, pour un fabricant, "sortir des rayons d'un distributeur aussi important [que Carrefour], c'est un problème majeur", a-t-il ajouté.

Pour Richard Panquiault, "c'est toute l'illustration du rapport de force entre des distributeurs qui pèsent tous entre 15% et 30% du chiffre d'affaires des industriels".

Jérémy Bruno Journaliste BFMTV