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Les Français modestes réduisent leur consommation alimentaire face à l'inflation et la shrinkflation

80% des foyers les plus modestes ont changé leurs habitudes alimentaires pour trouver des solutions moins coûteuses.

Gare au "backlash" pour les marques qui s'adonnent à la "shrinkflation". D'après un sondage Ifop pour la "Tablée des chefs", rapporté par le Parisien, 82% des personnes interrogées ont décidé de réduire leurs consommations voire de boycotter les produits dont les quantités ont diminué, tout en maintenant le même prix voire en l'augmentant.

Pas question pour les clients de continuer à se faire avoir. "Ce tour de passe-passe marketing a été ressenti comme une forme de trahison des grandes marques traditionnelles", souligne Jérôme Fourquet dans les colonnes du quotidien, directeur du département Opinion et stratégies d'entreprises de l'Ifop. Les résultats de l'enquête, réalisée sur un échantillon de 900 personnes, révèlent également que les foyers les plus modestes ont été plus à même de constater cette pratique.

Ces mêmes ménages ont eu une tendance accrue à réduire les portions voire à supprimer des repas pour faire face à la hausse des prix. 80% des foyers les plus modestes ont changé leurs habitudes alimentaires pour trouver des solutions moins coûteuses.

"Sentiment de déclassement"

Dans le détail, 76% des Français modestes déclarent manger moins ou plus du tout de viande. La proportion est légèrement inférieure pour le poisson (71%). Plus d'une personne interrogée sur deux explique restreindre sa consommation de fruits et légumes.

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"Tous ces petits renoncements du quotidien que l'on pensait temporaire avec l'inflation deviennent finalement durables, observe Jérôme Fouquet. Cela induit des inquiétudes psychologiques et un sentiment de déclassement." En effet, malgré un ralentissement de l'inflation alimentaire - qui s'est établi à 3,6% en février sur un an, après avoir frôlé les 16% début 2023 -, les prix restent à un niveau très élevé.

Selon l'enquête, le panier des dépenses alimentaires mensuel moyen des foyers modestes a augmenté de 34 euros entre début 2023 et 2024, passant de 311 à 345 euros.

Théodore Laurent