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Inflation: le prix de la viande flambe

Le prix de la viande augmente davantage que le reste des denrées alimentaires. En cause, la hausse du coût des matières premières, du carburant et de l'énergie mais aussi la réduction du nombre de bêtes.

La viande, de plus en plus chère dans les rayons. Le prix de la viande de consommation a augmenté de 8,8% en juillet 2022 par rapport à l'année précédente, d'après l'Insee. Une hausse légèrement supérieure à la hausse des prix moyenne de l'ensemble des denrées alimentaires qui atteint 7,4%.

Si le prix de la volaille a augmenté de 14,6%, le prix de la viande de boeuf a grimpé de 10,2%. Dans le détail, le coût de la viande hachée augmente plus vite que celui de la viande piécée. Les prix moyens de la viande hachée fraîche et surgelée ont en effet grimpé respectivement de 26% et 30%.

Parmi les facteurs qui expliquent cette flambée, on retrouve la hausse des coûts de production, à commencer par les matières premières et le carburant nécessaire à la culture ainsi qu'à la récolte du fourrage pour nourrir les animaux. Toute la chaîne de production est également confrontée à des hausses des coûts de transformation et de transport en raison de l'explosion des coûts de l'énergie.

Une réduction du nombre de bêtes

Mais, selon l'Association Nationale Interprofessionnelle du Bétail et des Viandes Interbev, la décapitalisation du cheptel bovin, c'est-à-dire la réduction du nombre de bêtes, est la principale raison de cette flambée des prix.

"Cette réduction des cheptels, faute de rémunération suffisante des producteurs, se traduit aujourd'hui par un manque d'offre", affirme l'association.

En France, le cheptel bovin a perdu 650.000 vaches allaitantes et laitières depuis 2017, soit une baisse de près de 8%.

La filière de la volaille aussi touchée

La filière de la volailles est aussi concernée par cette hausse des coûts de production. "La hausse des coûts de production de la filière atteint un niveau inédit, de +45% à +50% en deux ans", indique Jean-Michel Schaeffer, président de l'interprofession de la volaille de chair, l'Anvol.

Mais les éleveurs doivent aussi faire face à l'épidémie de grippe aviaire qui a entraîné en 2022, l'abattage de 20 millions de volailles, dont 12 millions de volailles de chair. L'interprofession anticipe une baisse de 30% de la production de canards à rôtir, de 18,7% des pintades, 17,7% des dindes et 3,3% des poulets.

Conséquence de ces hausses: le prix de la viande de poulet à la sortie de l'abattoir, par exemple à destination des industries agroalimentaires, a augmenté de "30 à 35% entre janvier 2020 et juillet 2022", selon le vice-président de l'Anvol Gilles Huttepain. Dans le même temps, les volaillers français s'inquiètent de l'augmentation des importations de poulets, vendus à des prix plus compétitifs.

Gaëtane Meslin avec N.LC