Ce que prépare l'exécutif face à la crise de l'énergie

Élisabeth Borne dévoilera les contours du nouveau bouclier tarifaire sur l'énergie ce mercredi. Face à la hausse des prix du gaz et de l'électricité, les Français devront prendre leur part.

Quels prix pour le gaz et l'électricité cet hiver? Élisabeth Borne annoncera ce mercredi les contours du nouveau bouclier tarifaire. Commentant les effets de la guerre en Ukraine, la Première ministre a confié son inquiétude sur BFMTV.

"On se prépare aussi à gérer au plan national les conséquences d'un conflit qui dure avec les effets immédiats que ça peut avoir pour les Français, notamment sur l'énergie", explique-t-elle.

Bruno Le Maire n'a de son côté pas fait de mystère: les ménages devront eux aussi prendre leur part. Selon nos informations, l'exécutif estime que les consommateurs devront faire face une hausse moyenne des prix de l’énergie de 10 à 20%.

"Quand vous avez un prix de l'électricité et du gaz qui prend 110-150% en quelques mois, il serait complètement irresponsable de faire peser la charge de ces augmentations uniquement sur le budget de l'État", a expliqué le ministre de l'Économie sur LCI lundi.

"Boucle infernale de l'inflation"

Bien que le bouclier tarifiaire soit maintenu pour tous les ménages, Bruno Le Maire a précisé qu'il s'agira de cibler en priorité "ceux qui auraient des difficultés à payer cette facture". Comprendre: les plus modestes et les classes moyennes. Par exemple, sur l'essence, les aides toucheront seulement les "gros rouleurs", ceux qui ont le plus besoin de leur voiture pour aller travailler. Le même principe s'appliquera au gaz et à l'électricité.

Objectif pour l'Élysée: éviter le déclenchement d'une "boucle infernale de l'inflation". Pour cela, l'exécutif veut lisser l'effet du choc de l'énergie dans le temps. Pour l'Élysée, cette hausse brutale de l'énergie est comparable à un impôt venu de l'exterieur. A la fin, les citoyens devront payer.

La solution d'un bouclier tarifaire très généreux ferait peser la dette sur les contribuables de demain. Or, selon les confidences d'un ministre à BFMTV, il est important pour l'exécutif de ne pas totalement gommer la hausse des prix avec de l'argent public sinon les Français ne prendront pas tous conscience des efforts à faire en matière de sobriété. Emmanuel Macron résume cet équilibre: "Il y aura des efforts à faire, pas des sacrifices mais des efforts".

Baptiste Farge