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Hausse des prix: Système U promet de "prendre sur ses marges"

Le président de Système U, Dominique Schelcher, a assuré que l'enseigne rognera sur ses marges pour "aider les clients" à faire face à la hausse des prix.

Le président de Système U Dominique Schelcher a affirmé ce mercredi que ses magasins rogneraient sur leurs marges pour aider les clients face à la hausse des prix des produits alimentaires en raison de la crise russo-ukrainienne, tout en soulignant avoir en revanche les mains liées sur le carburant.

"On prendra nos responsabilités de commerçants pour aider nos clients évidemment à faire face (à la hausse des prix, NDLR): promotions, cartes de fidélité... et on prendra sur nos marges, c'est la plus grande attente souvent de nos clients (...), on le fera chez Système U", a-t-il déclaré au micro de France Inter.

Selon lui l'impact du conflit russo-ukrainien sur les prix des produits alimentaires se verra à moyen et à long terme, puisque ces pays sont des greniers à blé mais aussi de grands producteurs d'huile de tournesol. Mais déjà, "dès le printemps", ce sont surtout les négociations commerciales venant de s'achever qui auront un impact sur les produits frais, à base de lait et de blé notamment.

Achat d'anticipation de carburant

Interrogé sur l'annonce mardi d'un embargo américain sur le pétrole russe, le patron de Système U a confirmé que la hausse des prix du baril de brut depuis le début du conflit ukrainien se répercuterait irrémédiablement sur les prix à la pompe. En France, le gazole a bondi de 14 centimes en moyenne sur la semaine arrêtée à vendredi, selon le gouvernement.

Le litre de gazole a parfois passé le seuil symbolique des deux euros sur le territoire mais "pas encore" dans les 800 stations-service de Système U, selon son président qui observe plutôt un phénomène d'achat d'anticipation, "avant que les prix augmentent", ce qui crée "un peu de tension sur la disponibilité".

Dominique Schelcher craint que la hausse ne dure avec l'or noir qui se rapproche de son record historique de 2008 (147,50 dollars le baril de Brent) et l'euro qui s'affaiblit par rapport au dollar.

"On est dans un engrenage pas favorable du tout", a-t-il dit, précisant que la marge de manoeuvre des distributeurs était "quasi inexistante".

Contrairement à ceux qui demandent une baisse de taxe, il préconise des aides "ciblées" vers ceux "qui en ont le plus besoin" et attend les annonces du gouvernement "pour les entreprises et les particuliers" dans le cadre du plan de résilience qui doit être annoncé la semaine prochaine.

P.L. avec AFP