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Face à l'inflation alimentaire, les clients se ruent sur les invendus des fins de marchés

Alors que la hausse des prix de l'alimentaire flirte avec les 16% sur un an en mars, de plus en plus de consommateurs font leurs courses sur le marché en toute fin de matinée pour profiter d'offres intéressantes.

C'est l'une des conséquences directes de l'augmentation forte et durable des prix des produits alimentaires: les marchés connaissent une hausse de leur fréquentation sur leurs dernières heures d'ouverture. C'est le moment qu choisissent désormais les clients qui souhaitent profiter d'offres à bas prix sur des produits que les marchands bradent afin de ne pas les jeter. Ainsi, un kilo de champignons vendu 3,80 euros à l'ouverture du marché est proposé à un seulement euro quelques heures plus tard.

L'inflation persistante sur les produits alimentaires, qui atteint près de 16% sur un an au mois de mars, y est pour beaucoup dans cette nouvelle tendance de consommation. "Surtout quand on a un petit salaire: 1380 euros nets par mois, c’est un petit peu dur", déplore une cliente.

"On a eu les deux barquettes de framboises pour trois euros alors que dans une grande enseigne, ce n'est même pas le prix d’une seule barquette et je n’aurai même pas eu de quoi me la payer", explique une étudiante.

Une situation qui va durer

Cependant, cet attrait pour les fins de marché ne concerne pas uniquement les personnes à faibles revenus. "Il n’y a aujourd’hui plus de frontière entre ceux qui ont des difficultés pour remplir le placard et les autres, car l’inflation alimentaire a été tellement forte en 2022 et encore en 2023 que tous les consommateurs sont contraints à de la débrouille, à du système D", analyse, Olivier Dauvers, spécialiste de la grande distribution.

Surtout, cette stratégie de consommation ne devrait pas être un simple effet de mode passager à en croire les propos d'Emmanuel Macron dans une interview face aux lecteurs du Parisien-Aujourd'hui en France, publiée ce jour. Le président de la République a en effet déclaré au sujet de l'inflation alimentaire que la situation serait "dure jusqu'à la fin de l'été".

Timothée Talbi