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"De la smart fashion": Shein se défend d'être un site d'ultra-fast fashion

Sur BFMTV, la porte-parole de Shein réfute les accusations de produire trop, à très bas prix et générer des stocks importants d'invendus. Selon elle, le business modèle de la marque chinoise est tout le contraire.

Les enseignes de vêtements à très bas prix, produits en très grande quantité et ayant des conséquences environnementales sont en ligne de mire. Les députés se penchent jeudi sur des mesures visant à freiner cette industrie avec des moyens radicaux.

D'abord avec un "malus" environnemental de 5 à 10 euros en plus par article vendu dans la limite de 50% du prix de vente. Ensuite, en interdisant la publicité pour la vente de ces vêtements à prix cassés. En bref, c'est le modèle d'enseignes chinoises comme Shein qui est visé.

"J'appelle ça de la smart fashion"

Sur BFMTV, Marion Bouchut, directrice de la communication de Shein Europe, défend bec et ongle son entreprise. Cette enseigne chinoise créée il y a 12 ans est accusée de proposer jusqu'à "7.200 nouveaux modèles de vêtements par jour" en moyenne. La plupart inonde les vendeurs de seconde main, souvent sans trouver preneur du fait de la piètre qualité des produits. Ils se retrouvent finalement dans les décharges.

"Au niveau de cette proposition de loi, même si l'intérêt et l'objectif sont tout à fait louables, il y a beaucoup de défauts et de manque de définition de ce qu'est la fast fashion", lance la porte-parole.

"J'appelle ça de la smart fashion [mode intelligente, NDLR] qui solutionne le problème de la surproduction", réplique Marion Bouchut.

Elle affirme que les chiffres cités sont inexacts. Selon elle, ce que l'on voit sur le site, n'est pas forcément produit.

"J'entends souvent un chiffre de plus de 7.000 exemplaires par jour. Il y a beaucoup de méconnaissance et d'incompréhension sur [notre] business modèle".

Peu de stocks, peu d'invendus et pas de magasins

D'ailleurs, pour Shein, le nombre de références n'est pas le meilleur indicateur de l'impact environnemental des enseignes. "Vous pouvez avoir une enseigne qui fait deux références. Si pour ces deux références elle produit 500 exemplaires et qu'elle n'en vend que 200 il y en a 300 dans la nature", note la directrice de la communication.

"Alors que nous, si on a 200 références et que l'on produit deux exemplaires pour ces 200, le calcul est assez vite fait", explique Marion Bouchut.

Marion Bouchut explique qu'en fonction de la réaction des consommateurs, Shein décide d'accélérer la production ou de la suspendre. Ainsi, le taux d'invendus serait entre 2 et 7%.

"Les acteurs traditionnels sont à 25% pour les bons élèves et 40% pour les mauvais", dénonce la porte-parole qui estime que "si le malus passe, les plus lésés seront les consommateurs et surtout ceux qui font attention en fin de mois".

Chine, Turquie, Brésil

La marque défend ainsi son modèle économique basé sur des vêtements produits en Chine ou en Turquie et accusés d'être vendus entre un et cinq euros, des tarifs qui interrogent du fait des coûts de production et de transport. La porte parole de Shein se défend encore sur ce point.

"Effectivement, il y a des articles très peu chers parce que notre business model nous permet de ne pas avoir besoin de marger parce que nous avons peu de stocks, peu d'invendus et pas de magasins physiques."

Pascal Samama
https://twitter.com/PascalSamama Pascal Samama Journaliste BFM Éco