BFM Business
Economie

C'est fini pour Poulehouse et ses oeufs "qui ne tuent pas la poule"

L'entreprise normande, qui vendait des œufs avec la promesse que la poule ne serait pas envoyée à l'abattoir lorsqu'elle cesserait de pondre, cesse son activité.

Fin de l'aventure pour Poulehouse. L'entreprise normande, qui vendait des œufs avec la promesse que la poule pondeuse ne sera pas abattue, cesse son activité. "On a tout essayé pour sauver le projet avec notamment une offre de reprise", mais "nous ne pourrons plus continuer l’activité" dès cette semaine, a annoncé la start-up dans un message qui remplace désormais son site web, soulignant que "les trois derniers mois n’ont été qu’une longue glissade vers cette inéluctable issue".

Alors que les poules pondeuses sont habituellement abattues à 18 mois, âge où leur rendement décline, Poulehouse proposait de garder ces "vieilles" poules jusqu'à ce qu'elles cessent complètement de pondre, vers l'âge de trois ans, puis de les envoyer dans une sorte de maison de retraite pour poules. Une deuxième vie qui avait un coût: il fallait débourser 5,99 euros pour une boîte de 6 œufs bio Poulehouse, soit environ trois fois le prix de la boîte d'œufs bio de marque distributeur.

Pouloulou débarque

"Nous avions reçu un coup fatal en octobre par un grand acteur de la filière qui nous a volontairement et illégalement bloqué et a ainsi fait échouer notre levée de fond", a déploré l'entreprise, rappelant ses déboires avec le groupe Oeufs Nord Europe (One). Poulehouse avait dénoncé à l'automne la rupture "brutale" et "unilatérale" du contrat qui la liait à l'exploitant de la marque Cocorette, qui s'était défendu en dénonçant des propos "diffamatoires" et avait évoqué des "défauts de paiement".

Après avoir été placée en redressement judiciaire, Poulehouse avait ouvert une cagnotte et lancé une campagne d'adoption de milliers de poules pondeuses pour tenter de sauver l'entreprise. Sans succès. L'un de ses éleveurs tente néanmoins de rebondir en lançant sa propre marque, Pouloulou, sur un modèle similaire à Poulehouse: les poules, après deux ans à la ferme, sont placées dans des jardins de particuliers pour terminer leur vie. Avec une boîte d'œufs bien moins chère à 3,99 euros.

Jérémy Bruno Journaliste BFMTV