Poulehouse et ses œufs "qui ne tuent pas la poule" appelle à l'aide pour survivre

L'entreprise, qui vend des œufs avec la promesse que la poule pondeuse ne sera pas abattue, fait face à la défection "brutale" de son fournisseur et vient de lancer une cagnotte en ligne.

Manger des œufs sans tuer les pondeuses. Voici la promesse de Poulehouse, entreprise normande installée sur le marché des œufs depuis 2017. Partant du principe que les poules sont abattues à 18 mois, âge où leur rendement décline, la jeune pousse propose des œufs de jeunes puis de vieilles poules avant que ces dernières ne finissent leur vie de leur belle mort.

Une deuxième vie oisive qui réduit évidemment la rentabilité globale de chaque poule ainsi sauvée. Le prix de vente des oeufs qu'elles pondent chez les éleveurs partenaires est donc bien plus élevé. À l'arrivée, une boîte de 6 œufs bios Poulehouse coûte 5,99 euros, soit environ trois fois le prix de la boîte d'œufs bio de marque distributeur.

Malgré le prix (un peu moins cher pour les œufs plein-air), Poulehouse semblait avoir réussi son pari grâce à un partenariat signé en 2019 avec le groupe O.N.E, exploitant de la marque Cocorette.

Procédure collective

Mais aujourd'hui, tout s'effondre, après la récente rupture "brutale, unilatérale et illégale" du partenariat, comme le dénonce Poulehouse.

Depuis plusieurs semaines, Poulehouse "n’a tout simplement plus accès aux prestations, en contradiction totale avec les contrats signés" affirme l'entreprise sur son site internet. "La poursuite de l’activité est maintenant en péril." Poulehouse s'est donc mis en procédure collective et a lancé une cagnotte pour faire face aux "frais futurs de procédure" et pour répondre "aux surcoûts opérationnels que la société́ va rencontrer."

En 2017, Poulehouse avait réussi à rassembler 25.000 euros sur la plateforme de crowdfunding Kiss Kiss Bank Bank pour se lancer et avait récemment annoncé un projet de collecte ambitieux de plus d'un million d'euros. En 4 ans, Poulehouse a vendu plus de 10 millions d'œufs en France.

Thomas Leroy Journaliste BFM Business