Manifestation pour la culture à Paris: "On est en train de crever", alerte Christophe Alévêque

L'humoriste plaide pour une réouverture des salles de spectacle et des cinémas, toujours fermées à cause de la crise du coronavirus.

La colère continue de monter dans le monde du spectacle. Des centaines de personnes se sont rassemblées ce mardi sur la place de la Bastille, à Paris, pour manifester contre la prolongation de la fermeture des théâtres et des cinémas. Parmi eux, l'humoriste Christophe Alévêque, qui a confié son désespoir en direct sur BFMTV. "On est en train de crever", alerte-t-il:

"Dans les théâtres, on respecte les normes sanitaires, les mesures sanitaires", rappelle-t-il. "On ne comprend plus maintenant. On a été de bons élèves, on a tout fait comme il fallait (...) Alors qu'on sauve le Black Friday, alors qu'on va devant les vitrines des galeries Lafayette... J'y étais samedi par curiosité, et une colère froide m'a saisi. Il y avait des centaines de personnes agglutinées..."

"On va mourir et même pas sur scène"

Cette manifestation, à l'initative de la CGT-spectacle, intervient quelques jours après l'annonce du Premier ministre que les établissements culturels resteraient fermés jusqu'au 7 janvier. Emmanuel Macron avait préalablement annoncé la date butoir du 15 décembre - ce mardi - , à condition que le nombre de contaminations passe sous la barre des 5000 par jour; seuil qui n'a pas été atteint à temps. "Ouvrez les théâtres", "ouvrez les cinémas", "déconfinons la culture!", ont scandé les manifestants sur la place, noire de monde, rapporte l'AFP. Les pancartes brandies affichaient "La culture, nourriture essentielle", "On va mourir et même pas sur scène", "Le spectacle rend vivant" ou encore "L'art est une arme de construction massive".

"On a le sentiment que c'est plus un geste politique que sanitaire de laisser les théâtres fermés", poursuit Christophe Alévêque. "Montrer aux gens qu'on fait quelque chose, qu'on agit. Et le Premier ministre, qui dit qu'il veut sauver notre santé, est en train de nous la ruiner. J'ai des potes dans mon entourage qui vont très mal. Moralement, mentalement, psychologiquement (...) Combien ça va faire de victimes, tout ça? On est paumés."

Plusieurs rassemblements sont prévus ce mardi à travers la France. Le monde de la culture a été particulièrement touché par la crise du coronavirus, malgré les aides allouées par l'Etat. La prolongation des fermetures, perçue comme un ultime coup de massue, a provoqué une levée de bouclier qui prend une tournure juridique: outre les nombreuses personnalités du secteur qui s'indignent dans les médias, plusieurs représentants du milieu préparent un recours afin de contester cette fermeture devant le Conseil d'Etat.

Benjamin Pierret