BFMTV
Culture

Coronavirus: Jeanne Balibar part jouer au Portugal, "un pays qui n'a jamais refermé ses théâtres"

Jeanne Balibar le 3 mars 2018 à Paris.

Jeanne Balibar le 3 mars 2018 à Paris. - PHILIPPE LOPEZ / AFP

L'actrice française s'oppose à la fermeture des théâtres en France, et annonce qu'elle quitte le pays pour pouvoir exercer.

Le monde de la culture ne décolère pas depuis l'annonce de la prolongation de la fermeture des théâtres et salles de cinéma. L'actrice et réalisatrice Jeanne Balibar, privée de scène en France, a décidé de prendre la tangente: "Je m'envole tout à l'heure pour aller jouer au Portugal, un pays qui n'a jamais refermé ni ses théâtres, ni ses cinémas, ni ses musées, ni même ses restaurants", explique-t-elle ce mardi sur France Inter.

Emmanuel Macron avait annoncé fin novembre que le monde de la culture, salles de cinémas et de spectacles, musées, pourrait rouvrir ses portes ce mardi, à condition que les objectifs sanitaires soient atteints. Face à la stagnation des contaminations à un niveau élevé, Jean Castex a finalement annoncé que la fermeture serait maintenue jusqu'au 7 janvier, déclenchant une levée de bouclier de la part des représentants du milieu.

"C'est un choix du gouvernement, on peut parfaitement faire autrement", dénonce Jeanne Balibar, s'appuyant de nouveau sur l'exemple du Portugal. "Au début, on a pensé que c'était un oubli. Et puis ensuite on a vu qu'il y avait une volonté délibérée d'agresser le monde de la culture en n'en parlant pas, en disant que c'est non-essentiel..."

L'actrice, César de la meilleure actrice en 2018 pour Barbara, évoque aussi son incompréhension face à l'argument des contaminations à l'entrée et à la sortie des théâtres et des cinémas, rappelant la réouverture des lieux de culte avec une jauge assouplie: "À ce moment-là, les brassages de population autour des églises, pour tous les gens qui vont aller s'asseoir de la même manière pour regarder l'histoire de Jésus, en quoi sont-ils moins contaminants que d'aller regarder l'histoire de Roméo et Juliette?"

"En disant: 'On va ouvrir les églises, mais on ferme les théâtres', c'est aussi contre la laïcité qu'on opère", accuse-t-elle, dénonçant par ailleurs "une attaque en règle de la France des Lumières". Et de conclure: "Toutes les enquêtes de l'ARS montrent qu'il n'y a pas eu de clusters dans les salles de cinéma ni dans les théâtres."

Le monde de la culture appelle à manifester ce mardi à Paris contre la fermeture de ses établissements. Certaines organisations préparent un recours devant le Conseil d'Etat.

https://twitter.com/b_pierret Benjamin Pierret Journaliste culture et people BFMTV