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Culture

Le musée du Louvre vu par les mangakas Taiyō Matsumoto et Jirô Taniguchi

Couverture des Chats du Louvre

Couverture des Chats du Louvre - Futuropolis 2017

Futuropolis édite depuis plus de dix ans des albums de BD se situant au Louvre. Parmi eux, quelques mangas. Voici comment les auteurs japonais perçoivent le musée qui abrite La Joconde.

Les Gardiens du Louvre

Couverture des Gardiens du Louvre
Couverture des Gardiens du Louvre © Futuropolis 2017

Dans Les Gardiens du Louvre, Jirô Taniguchi imagine la déambulation d’un Japonais dans le célèbre musée parisien. Enfiévré, celui-ci entre dans une espèce de transe et rencontre les Gardiens du Louvre, les fantômes des œuvres exposées. Guidée par la Victoire de Samothrace, le narrateur rencontre le peintre Corot. A Auvers-sur-Oise, il croise Van Gogh. Perdu dans les limbes du Louvre, il est également le témoin de l'incroyable plan de sauvetage de 4.000 œuvres du Louvre en 1940. A cette occasion, il croise Antoine de Saint-Exupéry.

Comme Enki Bilal, Taniguchi a eu l’intuition de raconter le Louvre en laissant parler les œuvres qui le peuplent. Ces fantômes du Louvre ne sont pas les seuls à hanter ce livre. Celui de Jirô Taniguchi, mort en février dernier, est bien présent. Cette nouvelle édition en noir et blanc, complétée de quelques pages inédites, est sans doute l’une des dernières œuvres inédites de l’auteur de Quartier Lointain à paraître en France.

Les Gardiens du Louvre, Jirô Taniguchi, Futuropolis, 144 pages, 20 euros. Il existe également une édition en couleur de 136 pages (20 euros).

Les Chats du Louvre

Couverture des Chats du Louvre
Couverture des Chats du Louvre © Futuropolis 2017

"Qu'ont-ils tous, à ne vouloir voir que cette toile?" Dès les premières pages, le ton des Chats du Louvre est donné: Taiyō Matsumoto (Sunny, Amer Béton) n'est pas là pour parler de La Joconde. Si le mangaka met en scène certaines œuvres incontournables du musée (comme La Victoire de Samothrace ou Le Sacre de Napoléon), il semble cependant plus intéressé par les mansardes, les grands couloirs vides du vénérable musée et les chats qui y habitent!

Il imagine ainsi que ces félins habitant les combles du musée se mettent à parler une fois les gardiens partis. Ils forment une tribu: Barbe-bleue, Myosotis, Dent-de-scie… L’un d’entre eux, Flocon, est différent. Il a le don de passer à travers les miroirs et de se faire remarquer par les humains - provoquant ainsi l’ire de certains de ses colocataires poilus. Divisée en deux parties, la suite sortira prochainement.

Les Chats du Louvre, tome 1, Taiyō Matsumoto, Futuropolis, 208 pages, 26 euros.

Les Rêveurs du Louvre

Couvertures des Rêveurs du Louvre
Couvertures des Rêveurs du Louvre © Futuropolis 2017

A l’occasion des 10 ans de la collection de BD du Louvre, Futuropolis a édité Les Rêveurs du Louvre. Huit auteurs japonais et taiwanais y livrent leur vision du célèbre musée. Contrairement à Taniguchi et à Matsumoto qui se sont éloignés autant que possible de La Joconde, leur compatriote Shin'ichi Sakamoto a imaginé une rencontre (imaginaire) entre Marie-Antoinette et Monna Lisa. Se déroulant dans les années 1790 dans un Paris révolutionnaire, cette rencontre ne se soldera pas à l’avantage de Marie-Antoinette… Le mangaka Katsuya Terada évoque quant à lui "la disparition du Louvre" et Mari Yamazaki, l’auteure de Pline, rend hommage au travail de l’archéologue Khaled Assad, assassiné par Daesh en 2015.

Les Rêveurs du Louvre, collectif, Futuropolis, 200 pages, 25 euros.

A lire aussi

Rohan au Louvre de Hirohiko Araki (128 pages, 19,80 euros). Auteur culte au Japon, Hirohiko Araki a concocté une enquête dans les couloirs du célèbre musée parisien: Rohan, un mangaka, se met à la recherche d’un mystérieux tableau. Celui-ci, peint à l’aide de la couleur la plus noire jamais créée, serait maudit...

Jérôme Lachasse