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L'œuvre de JR déployée en Ukraine, vendue en NFT au profit des réfugiés

L'artiste JR au festival de Venise en 2020

L'artiste JR au festival de Venise en 2020 - Alberto Pizzoli - AFP

L'artiste français, qui s'est rendu à Lviv la semaine passée pour déployer une œuvre éphémère, souhaite apporter une aide financière aux réfugiés.

Une semaine après avoir déployé une fresque dans la ville ukrainienne de Lviv, proche de la frontière polonaise, l'artiste JR lance l'opération "L'art peut-il changer la guerre?", une vente de NFT au profits des réfugiés ukrainiens. Comme il l'explique ce mardi sur Franceinter, depuis la Pologne où il se trouve actuellement, cette photo d'une petite fille ukrainienne est disponible à l'achat en NFT sur son site. Elle coûte 150 euros, qui seront reversés en intégralité à l'aide aux réfugiés.

"La monnaie crypto permet une transparence totale. Je suis sur le terrain cette semaine, pour voir exactement les besoins, et comme on n'a pas de frais de structure (...), on lance l'action."

À la genèse du projet

Avant que ne vienne à JR l'idée de déployer une bâche à Lviv, l'artiste s'est entretenu avec des confrères ukrainiens. "Un jour, je me suis demandé ce que je pouvais vraiment faire. C'est la première fois qu'il y a un conflit si proche de moi, que je peux prendre ma voiture et rouler jusque là-bas. C'est ce que j'ai fait, et j'ai rencontré plein de gens sur place."

Cette toile, qui représente une petite fille souriante, le regard tourné vers le ciel, est extraite d'une série de clichés pris par le photographe Artem Iurchenko, qui prenait des photos de réfugiés. JR lui a demandé de lui en envoyer, et il été frappé par le cliché de cette enfant, prénommée Valeriia:

"Un enfant de 4 ou 5 ans n'a pas la dimension de la guerre. Elle a un grand sourire aux lèvres. Je l'ai envoyée à tous mes contacts en Ukraine pour leur demander si cette petite fille pourrait être le symbole de cette grande image de 45 mètres. Ils m'ont tous répondu oui, et quelques jours après je partais sur la route avec mes équipes."

Le "choc" de la frontière

Arrivé à Lviv avec son équipe, JR a reçu l'aide d'une centaine d'ukrainiens pour déployer la photo le 14 mars. L'image a été immortalisée par un drône, et fera la couverture du numéro du 28 mars de Time Magazine.

Aujourd'hui, Valeriia est réfugiée en Pologne avec sa mère: "Elle m'a dit merci, mais ce qui est très touchant c'est qu'elle ne se rend pas totalement compte. Elle était extrêmement timide, comme une petite enfant."

JR, qui s'est rendu en Ukraine à deux reprises depuis le début du conflit, témoigne du triste spectacle qu'offre la guerre:

"En traversant avec le flux de personnes qui se rendent en Pologne, j'ai vu des gens qui attendent dans le froid par moins 10, moins 15 degrés, pendant 10 ou 15 heures (...) C'est là que j'ai pris un choc. On voit des scènes très simples de maris qui accompagnent femme et enfants, et quand ils passent la frontière ils doivent se dire au revoir sans savoir quand ils se reverront."
https://twitter.com/b_pierret Benjamin Pierret Journaliste culture et people BFMTV