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Les étoiles du Guide Michelin font-elles encore rêver les chefs?

Pour la deuxième année consécutive, le guide rouge a pris ses quartiers en région, à Strasbourg, où chefs étoilés français et européens sont attendus pour une cérémonie qui doit commencer ce lundi à 10 heures. Si l'étoile reste un objectif pour certains chefs, d'autres ont renoncé, face à ce "stress" permanent.

La plus prestigieuse fête de la gastronomie s'apprête à s'ouvrir à Strasbourg: le guide Michelin va dévoiler ce lundi matin son millésime 2023, qu'il entend célébrer avec l'ensemble du monde de la gastronomie.

Qui accédera au Graal des trois étoiles cette année? Certains noms reviennent dans la presse: Alexandre Couillon à Noirmoutier, Jean-François Piège à Paris, cité depuis des années comme candidat potentiel ou encore Olivier Nasti en Alsace.

Si le mystère plane encore sur les lauréats, le Guide a pris les devants en annonçant, une semaine avant la cérémonie, plusieurs rétrogradations, dont deux concernant des trois étoiles: Guy Savoy et Christopher Coutanceau.

Une "reconnaissance"...

Car pour les chefs, l'étoile peut à la fois être un rêve, et une pression permanente. Pour Olivier Nasti, chef du restaurant "La table d'Olivier Nasti" à Kaysersberg dans le Haut-Rhin double étoilé depuis 2014, la récompense suprême en gastronomie a toujours été un objectif.

"Cette reconnaissance fait que vous pouvez attirer une clientèle, qui vous permet de vivre, de pouvoir vous projeter plus loin", confie-t-il au micro de BFMTV.

... Ou un "stress important"?

D'autres ont toutefois décidé de jeter l'éponge, à l'instar de Gilles Tournadre, du restaurant "Gill" de Rouen. Étoilé depuis 30 ans, il a décidé de rendre sa distinction. "J'ai voulu, vu mon âge, dire que je continue mon métier mais sans avec ce stress, qui était important pour moi", explique-t-il.

Dans les colonnes de Ouest-France ce lundi, le chef nantais Jean-François Pantaléon, du restaurant "Roza" annonce avoir également décidé de rendre son étoile. Il évoque notamment avoir été agacé l'exigence de certains clients "qui ne comprennent pas qu’un étoilé en province, ce n’est pas comme un étoilé d’un palace parisien". "Chez moi, certains voudraient avoir le service du Ritz ou du Meurice. Ce n’est pas possible", explique le chef, qui veut retrouver "plus de simplicité" et de la "sérénité".

Une pression importante mais justifiée pour le patron du Guide, Gwendal Poullennec. "L'approche du Guide Michelin est la même partout dans le monde, de façon à s'assurer qu'une étoile à Strasbourg, à Paris ou à Tokyo ait la même valeur.

Évidemment, nous avons conscience de l'impact de ces décisions et de l'émotion qu'elles peuvent susciter mais la mission du Guide Michelin est de renseigner le gourmet", détaille-t-il à notre micro.

Mais le guide rouge est-il toujours le bottin mondain de la gastronomie? En dix ans, ses ventes ont chuté de 62%. Chaque année, ce n'est plus que quelque 30.000 exemplaires qui sont vendus.

Fanny Rocher