Régulation: l'industrie crypto a déjà en ligne de mire les élections américaines de 2024

De plus en plus de voix de l’industrie pensent que le sort du secteur crypto se jouera après les élections américaines de 2024.

Il y a quelques semaines, le gendarme boursier américain est entré en conflit contre les deux géants des cryptomonnaies Binance et Coinbase. Depuis, l’industrie des cryptomonnaies, plus fortement développée aux Etats-Unis qu'ailleurs, s'interroge sur ses marges de manoeuvre dans un pays encore peu clair sur sa règlementation.

Pour rappel, différentes autorités (CFTC, SEC...) se tirent dans les pattes pour savoir laquelle aura le contrôle sur le secteur, les Etats-Unis n'ayant pas établi une règlementation à l'égard du secteur. Par exemple et jusqu'à présent, la SEC s'est illustrée en qualifiant, au gré des années, certaines cryptomonnaies de "securities" (titres financiers). Si elles sont qualifiées ainsi, alors elles tombent sous la supervision de la SEC au même titre que les autres titres financiers. Aujourd'hui, l'institution a qualifié 68 cryptomonnaies de securities sur les 20.000 en circulation.

Une stratégie de communication

Face à ce flou règlementaire, de plus en plus de voix de l’industrie crypto pensent que le sort du secteur se jouera après les prochaines élections américaines. "L'élection de 2024 jouera un rôle clé ici", a déclaré jeudi le patron de Coinbase, Brian Armstrong, lors d’une conférence à New-York, comme le rapporte The Block.

"Il est en quelque sorte politiquement impopulaire d'être anti-crypto en ce moment, et nous allons potentiellement voir un changement ici, que ce soit dans l'administration, les partis ou le président de la SEC", a précisé ce dernier.

De même, selon une source de l’industrie crypto interrogée par BFM Crypto, malgré les secousses actuelles provoquées par la SEC, il ne devrait pas se passer grand-chose aux Etats-Unis au cours des deux prochaines années car c’est aux législateurs d'établir une règlementation. Pour cette source, peu d'acteurs cryptos américains, dont Coinbase devraient quitter le pays comme annoncé par Coinbase, il s'agirait surtout d'une stratégie de communication pour menacer la SEC.

Alors que les cryptomonnaies étaient relayées au second plan de la dernière élection présidentielle française, ce n’est pas le cas aux Etats-Unis. Le candidat démocrate Robert Kennedy Jr ainsi que le républicain Ron DeSantis ont déjà démontré leur attachement au bitcoin. Ces derniers ont notamment critiqué le flou règlementaire aux Etats-Unis à l’égard du secteur.

De son côté, l’ancien président américain Donald Trump, également de nouveau dans la course à l’élection présidentielle, a changé de point de vue à l’égard des cryptomonnaies. Alors qu’il fustigeait cette classe d’actifs en 2019, il s'est récemment tourné vers les NFT (jeton non fongible) pour promouvoir son retour sur la scène politique américaine.

Pauline Armandet