"Il n'y a plus personne à qui parler": Samuel Bankman-Fried écrit aux employés de FTX

Dans une lettre interne, l'ancien patron de FTX exprime ses regrets d'avoir mené la bourse d'échanges à sa perte.

Depuis le 16 novembre, Samuel Bankman-Fried, l'ancien patron de FTX, n'a plus donné de nouvelles sur Twitter. Il a décidé de passer par un autre canal pour s'exprimer: le groupe Slack de FTX. Dans une lettre interne signée par SBF et envoyée par un ancien employé, SBF exprime ses regrets d'avoir mené FTX à sa perte.

"Quand je me retourne, il n'y a plus personne à qui parler"

L'ancien patron se dit "profondément désolé de ce qui s'est passé", indique la lettre consultée par CoinDesk. Il exprime aussi ses regrets pour les utilisateurs.

"Je ne voulais pas que tout cela arrive, et je donnerais tout pour pouvoir revenir en arrière et recommencer les choses. Vous étiez ma famille", a-t-il écrit. "J'ai perdu cela, et notre ancienne maison est un entrepôt vide. Quand je me retourne, il n'y a plus personne à qui parler."

SBF est revenu sur la folle semaine précédant la chute de FTX, qui a commencé par un tweet du patron de Binance, Changpeng Zhao, dimanche 6 novembre remettant en question la solvabilité de FTX... jusqu'à la proposition d'achat de FTX par Binance, rapidement avortée. Et finalement la faillite de FTX le vendredi 11 novembre.

"Figé face à la pression"

"Je me suis figé face à la pression et aux fuites et à la lettre d'intention d'achat de FTX de Binance et je n'ai rien dit", a-t-il ajouté.

60 milliards de dollars de garanties

Selon l'ancien patron de FTX, sa société disposait, au printemps dernier, "d'environ 60 milliards de dollars de garanties et de 2 milliards de dollars de dettes", mais le krach boursier aurait divisé par deux cette garanties.

Au fil des mois, les garanties de FTX n'ont cessé de s'amenuiser et sa dette de se creuser.

"Un autre krach en novembre 'a entraîné une autre réduction d'environ 50 % de la valeur des garanties sur une très courte période qu'il évaluait alors à 17 milliards de dollars", peut-on lire.

Les garanties ont finalement été réduites de 8 milliards, soit à 9 milliards, suite aux "attaques" du mois de novembre. Or, la dette de FTX s'élevait de son côté à 8 milliards de dollars.

"Sauver l'entreprise"

Pour rappel, FTX était considérée comme la deuxième plus grosse plateforme d'échanges de cryptomonnaies, avec une valorisation de 32 milliards de dollars. Mais vendredi 11 novembre, la plateforme s'est placée sous le régime des faillites aux Etats-Unis, un choix qui aurait été fait "à contre coeur" selon SBF. "Peut-être y a-t-il encore une chance de sauver l'entreprise", a-t-il déclaré dans la lettre.

"Je crois qu'il y a des milliards de dollars d'intérêt réel de la part de nouveaux investisseurs qui pourraient servir à rétablir les clients. Mais je ne peux pas vous promettre que quoi que ce soit arrivera, car ce n'est pas mon choix", précise la lettre.

A ce jour, le géant compte plus d'un million de créanciers. Il dispose de 1,24 milliard de dollars de liquidités tandis que la plateforme doit déjà 3,1 milliards de dollars à ses 50 plus gros créanciers.

Pauline Armandet