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De sérieux doutes planent sur Crypto.com

Depuis la faillite de FTX, le patron de Crypto.com tente de rassurer les investisseurs sur la résilience de sa plateforme, en vain.

La faillite de FTX a des conséquences majeures sur le modèle des plateformes d'échanges centralisées (les exchanges). Plus méfiants, de nombreux utilisateurs ont décidé de retirer leurs cryptomonnaies de ses plateformes pour les placer sur des portefeuilles (hot ou cold wallet du type Ledger) pour les sécuriser. Cela s'est produit sur de nombreuses plateformes d'échanges et notamment sur Crypto.com.

"Un bilan très solide"

Selon le site spécialisé Nomics, qui analyse les données en temps réels sur les exchanges, le volume quotidien de Crypto.com s'est effondré, passant de 5 milliards de dollars par jour en mai dernier à 300 millions de dollars environ aujourd'hui. Pour rassurer les investisseurs, Crypto.com dispose d'"un bilan très solide", a assuré son patron lors d'un live streaming.

Reste que depuis la révélation des montages financiers de FTX, principalement effectués via le token maison (FTT) sans trop rien derrière comme contrepartie, on veut savoir sur quoi sont assises ces plateformes. Or pour l'instant, cela reste difficile malgré la proposition du géant Binance de rendre les plateformes plus transparentes sur leurs portefeuilles, car ce sont pour la plupart des compagnies non-cotées, donc non soumises au devoir de transparence.

20% de shiba

Or, un audit officieux montre que Crypto.com repose en partie sur une cryptomonnaie très spéculative, le shiba, une cryptomonnaie du même genre que le Dogecoin, la cryptomonnaie à la tête de chien favorite d'Elon Musk. Il apparait que sur les 2,88 milliards de dollars d'actifs totaux dans les portefeuilles de Crypto.com, environ 558 millions de dollars, soit environ 20%, sont dans la cryptomonnaie shiba.

"La raison pour laquelle nos preuves de réserves incluent Shiba est que nous détenons les soldes de nos clients 1:1. Ainsi, notre preuve de réserves est dictée par les avoirs de nos clients", a déclaré un porte-parole de Crypto.com à CoinDesk. "Dans un monde idéal, nous voudrions que les meilleurs actifs valent le plus, mais le shiba et le dogecoin ont tous deux des capitalisations boursières extrêmement élevées", a-t-il ajouté.

Par ailleurs, CNBC révèle que la précédente entreprise pour laquelle Kris Marsalek a travaillé en Australie, une plateforme de shopping en ligne, a brutalement fermé en 2016 en laissant tous ses clients actifs sur le carreau. Tout cela sême le trouble et désormais Crypto.com, qui sponsorise entre autres le parquet de l’équipe des Lakers à Los Angeles, est clairement dans le viseur.

Antoine Larigaudrie édité par PA