Après FTX, d’autres plateformes d’échanges sont dans la tourmente

La faillite du géant FTX crée un bouleversement sans précédent sur le marché des cryptomonnaies, avec des retraits massifs des utilisateurs et des plateformes mal en point.

L'adage "not your keys, not your cryptos" est plus significatif que jamais dans cette période. Depuis la faillite du géant FTX ce vendredi, de plus en plus d'utilisateurs, méfiants, cherchent à retirer leurs cryptomonnaies placées sur des plateformes d'échanges (les "exchanges"). Selon la société CryptoQuant, les retraits de bitcoins ont par exemple atteint un pic le 9 novembre avec plus de "168.000" jetons retirés.

Certaines plateformes montrent par ailleurs des signes de faiblesse, à commencer par deux exchanges basés à Hong-Kong qui ont annoncé ce dimanche suspendre les demandes de retraits de leurs utilisateurs. Pour justifier cette décision, AAX a indiqué vouloir se protéger d’"attaques malveillantes" durant cette "période vulnérable".

"Les retraits ont été suspendus pour éviter toute fraude et exploitation", souligne la société dans un communiqué de presse.

Les utilisateurs d'AAX devraient pouvoir récupérer leurs fonds d'ici 7 à 10 jours précise toutefois la société. La plateforme BitCoke a aussi suspendu les demandes de retraits de ses utilisateurs.

Ce mardi, la plateforme japonaise Liquid Exchage, qui avait été rachetée par FTX en février dernier, annonce stopper les retraits en cryptomonnaies suite à la faillite de FTX.

Doutes vis-à-vis de Crypto.com

Par ailleurs, des doutes commencent à émerger vis-à-vis de la plateforme basée à Singapour Crypto.com, qui fait partie des 10 principales plateformes d'échanges de cryptomonnaies. C'est cette dernière qui a d'ailleurs récemment obtenu l'enregistrement PSAN de l'AMF en France, lui conférant une certaine légitimité vis-à-vis des clients français.

Or, en l'espace de quelques heures, la plateforme se retrouve aussi dans la tourmente. Le 21 octobre, Crypto.com avait effectué un transfert "par erreur" de 400 millions de dollars d'ethers vers la plateforme Gate.io. Cette information a été confirmée ce dimanche par Kris Marszalek, le patron de Crypto.com, qui a indiqué que sa société avait pu récupérer ce virement.

Ce transfert par "erreur" a néanmoins accentué la méfiance des investisseurs. Selon le site spécialisé Nomics, qui analyse les données en temps réels sur les exchanges, le volume quotidien de Crypto.com s'est effondré, passant de 5 milliards de dollars par jour en mai dernier à... 278 millions de dollars sur 24 heures ce lundi. Pour rassurer les investisseurs, Crypto.com dispose d'"un bilan très solide", a assuré son patron lors d'un live streaming.

Mais pour certains analystes dont le site spécialisé Wu Blockchain, de nombreuses similitudes existent entre Crypto.com et FTX, notamment en ce qui concerne la politique des intérêts proposés aux utilisateurs qui laissent leurs cryptomonnaies sur la plateforme pour les faire fructifier.

A la suite de ce tweet, le patron de Crypto.com a assuré sur Twitter que sa société montrera qu'elle détient les actifs de ses clients dans une "preuve de fonds (POF)".

Jeudi dernier, le patron de Binance Changpeng Zhao a lancé un appel aux autres plateformes d'échanges pour qu'elles publient leurs adresses de manière publique et faire ainsi preuve de transparence sur la santé financière de leur entreprise. Selon les données communiquées par CZ, la société Binance disposerait de plus de 71 milliards de dollars d'actifs au cours actuel des cryptomonnaies.

Pauline Armandet