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Avec la fin du BUSD de Binance, quel avenir pour les stablecoins?

Pour le patron de Binance, cette situation pourrait profiter à des stablecoins adossés à d'autres monnaies que le dollar. En parallèle, un retour en grâce des stablecoins algorithmiques semble possible.

Après une première tempête en mai dernier, l'écosystème des stablecoins fait de nouveau parler de lui. Aujourd'hui, trois stablecoins adossés au dollar américain dominent le marché: l'USDT de Tether qui pèse 69 milliards de dollars de capitalisation, l'USDC et ses 41 milliards de dollars et enfin le BUSD de Binance (14 milliards de dollars). Mais plus pour très longtemps.

Si la fin annoncée du BUSD profite déjà à ces deux rivaux, et notamment à l'USDT de Tether, d'autres acteurs pourraient bien en profiter. Pour rappel, la société émettrice du stablecoin BUSD, Paxos, a reçu l'ordre du régulateur américain de ne plus émettre ce jeton dès le 21 février. Selon les données de la plateforme spécialisée Nansen, Binance a enregistré 788 millions de dollars de sorties nettes de BUSD de sa plateforme depuis mardi, résultant de sorties de 2,7 milliards de dollars contre 1,97 milliard de dollars d'entrées.

Alors que le BUSD va disparaître peu à peu, à quoi va ressembler le marché des stablecoins? Le patron de Binance Changpeng Zao (CZ) s'est essayé à des prédictions sur leur avenir.

"Le montant de la pression exercée sur les stablecoins est assez important. De multiples agences y exercent une pression", a déclaré ce dernier lors d'un Twitter Spaces mardi, rapporte Bloomberg. "Cela va rétrécir le marché des stablecoins adossés au dollar, donc le secteur explore ses options."

L'écosystème des stablecoins pourrait voir émerger d'avantage de stablecoins basés sur "l'euro ou autre, le yen japonais, le dollar de Singapour", a-t-il ajouté.

Retour des stablecoins algorithmiques?

Par ailleurs, la sanction du régulateur américain à l'égard du BUSD de Binance pourrait acter le retour des stablecoins algorithmiques, considère CZ. Pourtant, tout le monde se souvient du krach de mai dernier, avec l'effondrement du stablecoin algorithmique UST de l'écosystème Terra Luna, qui a fait de nombreux dégâts sur son passage.

Pour rappel, un stablecoin (ou cryptomonnaie stable) est un crypto-actif (ou actif numérique) qui est arrimé à une monnaie fidiciaire comme l'euro ou le dollar. Un stablecoin peut aussi être adossé à d'autres actifs (comme par l'exemple l'or). C'est ce qu'on appelle le sous-jacent du stablecoin.

Lorsque le cours du sous-jacent varie à la hausse ou à la baisse, la valeur du stablecoin doit s'aligner sur ce dernier. La promesse est de tenir en permanence la parité, par exemple 1 UST = 1 dollar. Cet ancrage à une devise s'appelle aussi un "peg" ("arrimage" en anglais). Lorsqu'il y a un écart entre la valeur du sous-jacent et celle du stablecoin, on parle de "dé-peg" ou "perte de parité".

Il existe deux types de stablecoins, les classiques qui représentent environ 90% des échanges de stablecoins aujourd'hui, dont les principaux restent l'USDT, l'USCD et le BUSD avant sa fin actée. Et à côté, les stablecoins dits "algorithmiques", qui fonctionnent avec des réserves placées dans d'autres actifs que le sous-jacent auquel il est arrimé, par exemple des actifs numériques. Ces algorithmes doivent permettre de maintenir la parité en théorie... En effet, dans un contexte de forte chute des cryptomonnaies en mai dernier, et notamment de la cryptomonnaie luna, la demande de vente a été tellement forte sur cette dernière que les algorithmes de l’UST n’ont pas tenu ce choc de volatilité.

Pauline Armandet