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Nuage de sable sur le sud-est de la France: quelles conséquences sur la santé?

Depuis samedi, le sud-est du pays est en alerte pollution aux particules fines en raison de la présence d'un nuage de poussière venu du Sahara. Quels risques présente ce phénomène pour notre santé?

Le ciel du sud-est de la France s'est teinté d'ocre ce samedi 30 mars, symptôme de l'arrivée d'un nuage de poussière venu du Sahara. Le seuil d'alerte à la pollution aux particules fines a été dépassé dans la région Provence-Alpes-Côte d'Azur, ainsi que dans les départements de l'Hérault et du Gard.

Quels sont les risques de cette pollution pour la santé? L'air est exceptionnellement chargé de poussière, essentiellement de sable. Or, "la dangerosité pour la santé de ces particules dépend de leur diamètre", explique Bruno Mégarbane, chef du service de réanimation à l'hôpital Lariboisière, à BFMTV.

Lorsque le diamètre est de plus de dix microns, ce sont des poussières qui sont globalement arrêtées par les barrières naturelles de l'arbre respiratoire, précise-t-il. Lorsque le diamètre descend en dessous de 10 microns, et notamment lorsqu'il descend en dessous de 2,5 microns, c'est ce qu'on appelle les particules fines."

Exacerbation des maladies respiratoires

Ces particules "peuvent aller en profondeur, dans le poumon, donner des effets d'irritation", explique encore Bruno Mégarbane. Parfois même, "les particules ultrafines peuvent passer dans la circulation sanguine et induire différentes maladies générales." Mais dans le cas du nuage venu du Sahara, essentiellement constitué de sable, il ne s'agirait pas de particules ultrafines.

"Donc les conséquences pour la santé humaine sont essentiellement des conséquences d'irritation de l'arbre respiratoire, avec une exacerbation de maladies respiratoires comme l'asthme chez les personnes déjà susceptibles à ce type de maladies", affirme le chef du service de réanimation de l'hôpital Lariboisière.

"A l'inverse, la dangerosité à plus long terme est plus discutable", avance-t-il.

Pollens, champignons...

Au-delà de leur taille, ces particules peuvent également être dangereuses en raison des autres organismes qu'elles charrient avec elles. En mars 2022, lors d'un épisode similaire de sirocco, le biologiste médical Claude-Alexandre Gustave invitait ainsi à porter un masque, affirmant que "les particules de sable inhalées peuvent servir de véhicule aux bactéries" et "virus pathogènes".

Par ailleurs, selon un rapport de l'Institut de Veille Sanitaire (INVS) publié en 2017, "des études ont montré que les nuages de poussière en provenance du Sahara introduisaient dans l'atmosphère des microorganismes et d'autres matériels microbiologiques (pollens, fragments de cellules, champignons et moisissures)".

Ceux-ci peuvent survivre pendant plusieurs jours, voire provoquer des réactions chimiques avec certains composants présents dans l'atmosphère, et devenir "des pathogènes opportunistes pour l'homme", en provoquant des "réactions allergiques, des infections pulmonaires ou des infections cutanées".

Isabelle Missiaen