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"Gréolières 1.400": avec le retour de la neige dans la station, le changement de nom fait débat

Faute de flocons, la commune de Gréolières a retiré le terme "neige" de son nom pour le remplacer par "1.400". Mais celle-ci a fait son grand retour ces derniers jours. De quoi laisser des regrets.

On s'était fait à l'idée qu'elle ne reviendrait plus. Elle est pourtant bien de retour. Début février, face au manque de neige et la crainte que la situation ne s'améliore pas, "Gréolières les Neiges" est devenue "Gréolières 1.400", en référence à son altitude.

Mais la pénurie d'or blanc a, au moins temporairement, pris fin ces derniers jours. Une belle couche de neige de plus de 30cm blanchit les montagnes et les pistes de la station de ski. De quoi faire regretter ce changement de nom aux habitués et aux habitants.

"Tant qu'il y a de la neige..."

"Gréolières les Neiges c'était bien comme nom! 1.400... Bon au moins on sait qu'on est à 1.400m d'altitude!", ironise ainsi Didier, retraité.

Marc Malfatto, maire de la commune avait justifié cette décision par une volonté de transformer la ville, la faisant passer d'une simple station de ski à une commune accessible à l'année, proposant d'autres activités indépendantes des chutes de neige. "Si on garde le nom et qu'on n'a plus de neige, on aura l'air fin", avait-il ajouté auprès de l'AFP.

De son côté, Matthieu, informaticien de 37 ans, préférait l'ancienne appellation, "plus explicite". Il ne perd pas de vue l'essentiel: "tant qu'il y a de la neige, nous, on est contents et on skie".

Une certaine nostalgie

"Avec le réchauffement climatique, ils se sont dit qu'il n'y aurait plus de neige du tout... Mais là, ces derniers jours, il a bien bien neigé, remarque Jacqueline, retraitée. Il faut qu'ils conservent leur appellation, qu'ils reviennent à celle d'origine", poursuit-elle.

Même son de cloche chez les employés de la station, qui ont du mal à s'adapter à ce nouveau nom.

"Ca fait 60 ans que ça s'appelle Gréolières les Neige. Donc forcément, le fait que ça change, beaucoup de gens (...) sont un peu vexés quand même... Moi, je suis l'école de ski de Gréolières les Neiges", affirme Stéphanie Tonello, monitrice de ski et responsable des forfaits.

La neige accompagne la transition

Philippe Muratti, propriétaire du restaurant Le Relais, aurait quant à lui "attendu un petit peu" pour modifier le nom de sa commune. Même s'il estime que, quel qu'il soit, "les gens viendront quand même à Gréolières".

Le directeur de la station, Jérémy Capellero, évoque lui une "décision politique" qu'il ne souhaite pas commenter. Il avoue être davantage intéressé par "l'accompagnement" de la commune vers la diversification des activités à Gréolières 1.400.

Dans un récent rapport, la Cour des Comptes a alerté sur un modèle "en bout de souffle" des stations de ski françaises, appelées à diversifier leurs activités plutôt que de trop miser sur les canons à neige.

Livio Ferrero avec Mathias Fleury