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Attentat de Nice: le procureur du parquet national antiterroriste détaille le dispositif de retransmission du procès

Jean-François Ricard a accordé un entretien en exclusivité à BFM Nice Côte d'Azur dans lequel il revient sur la possibilité pour les parties civiles et le public de suivre les débats à distance.

Le procès de l’attentat de Nice s’ouvre le 5 septembre prochain à Paris. Un procès qui offre pour la première fois aux victimes la possibilité de suivre les débats en temps réel depuis une salle niçoise. Jean-François Ricard, le procureur du parquet national antiterroriste revient sur cette première décentralisation en matière d’anti-terrorisme dans un entretien accordé en exclusivité à BFM Nice Côte d’Azur.

"C’est important que les victimes puissent être au plus près, pose Jean-François Richard. Ici, la particularité c’est que la majorité des victimes réside en Provence-Alpes-Côte-d'Azur et notamment dans la région niçoise. Cette particularité exigeait de mettre en place ce système de décentralisation à Nice."

Depuis 1986, une loi impose que la justice terroriste soit centralisée à Paris. C'est pour cette raison que le procès ne se tiendra pas à Nice. Une décision mal vécue chez certaines parties civiles.

"On comprend parfaitement l’émoi que cela peut susciter, affirme le procureur. C’est pour cela qu’il a été décidé d’une part de décentraliser une partie du procès. C'est-à-dire d’avoir des salles de retransmission à Nice pour que les parties civiles qui sont à Nice, et ne souhaitent pas venir à Paris, puissent suivre le procès."

Les victimes étrangères pourront suivre les débats depuis chez elles

Le procès sera donc retransmis en visioconférence pour les victimes dans un lieu aménagé au sein de l’espace Méditerranée de l’Acropolis. Une seconde salle sera ouverte au public niçois et à la presse.

Le dispositif prévu pour le procès de l'attentat de Nice s'annonce déjà historique. Les familles pourront se rendre à Paris grâce au système de défraiement. Il sera également donné aux victimes la possibilité de suivre les débats grâce à une web radio, un outil déjà utilisé pour le procès des attentats de Paris.

"C’est-à-dire de suivre les débats depuis chez eux avec des systèmes de codes qui leur sont remis de manière à ne pas avoir à se déplacer, poursuit Jean-François Richard. Ce qui est quelque chose de très important, nous l’avons vu dans le procès des attentats du 13-Novembre qui a été très utilisé par les parties."

Ce dispositif sera accessible aux parties civiles étrangères, une première dans l’histoire. "Il y a près d’une centaine de victimes qui résident à l’étranger, rappelle le procureur de parquet national anti-terroriste. Or précédemment, les victimes qui vivaient à l’étranger ne pouvaient pas bénéficier de ce mécanisme. Cette fois, des efforts considérables ont été faits par le ministre de la Justice de manière à avoir la possibilité de suivre les débats depuis l’étranger."

Le 14 juilllet 2016, 86 personnes sont mortes et plus de 400 ont été blessées après qu'un camion a foncé dans la foule présente sur la promenade des Anglais à Nice à l'occasion de la fête nationale.

A ce jour, 855 personnes physiques ou morales se sont constitué partie civile pour le procès de l'attentat du 14-Juillet 2016.

Margaux Sansano avec Charlotte Lesage