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Attentat de Nice: l'enquête sur le dispositif de sécurité confiée à une section spécialisée du tribunal de Marseille

Des policiers devant le camion qui a foncé sur le foule rassemblée le soir du 14 juillet sur la promenade des Anglais, au lendemain de l'attentat, le 15 juillet 2016 à Nice

Des policiers devant le camion qui a foncé sur le foule rassemblée le soir du 14 juillet sur la promenade des Anglais, au lendemain de l'attentat, le 15 juillet 2016 à Nice - ANNE-CHRISTINE POUJOULAT © 2019 AFP

L'association de victimes Promenade des Anges indique ce mercredi que l'instruction a été confiée au tribunal de Marseille. Cette dernière évoque des "dysfonctionnements" dans le dispositif de sécurité ce soir du 14 juillet 2016.

"Un nouveau souffle". Deux mois après l'accélération des investigations pour des faits "d'homicides involontaires" et de "blessures involontaires" dans le cadre de l'enquête sur le dispositif de sécurité de l'attentat du 14 juillet 2016 à Nice, l'instruction prend un nouveau tournant.

Dans un communiqué de presse publié ce mercredi 17 janvier, l'association de soutien aux victimes Promenade des Anges indique que l'enquête a été confiée à une section spécialisée du tribunal judiciaire de Marseille.

"Nous ne pouvons que nous réjouir de cette nouvelle évolution, signe d'un nouvel espoir, 7 ans après l'attentat", écrit l'association.

L'enquête sur ce volet requalifiée en juillet dernier

Ouverte jusqu'en juillet 2023 pour "mise en danger de la vie d'autrui", l'enquête sur la sécurité mise en place par la municipalité et la préfecture pour la "Prom'Party" organisée le soir de l'attentat, avait à cette époque était requalifiée des faits "d'homicide et blessures involontaires".

"Les faits sont susceptibles d'une requalification en homicides et blessures involontaires commis par maladresse, imprudence et négligence", indiquaient en juillet le procureur de Nice Xavier Bonhomme.

Une requalification de l'information judiciaire réclamée par l'association. "Notre analyse minutieuse des conditions de sécurité du 14 juillet a révélé d'importants dysfonctionnements et des fautes graves", écrivent-ils ce mercredi dans leur communiqué.

Dorénavant, l'instruction relève d'une section spécialisée du tribunal judiciaire de Marseille. Promenade des Anges espère que cette saisine donnera "un nouveau souffle aux investigations" et permettra "d'établir les responsabilités des différents acteurs".

Et d'ajouter: "Nous souhaitons que les manquements dont nous apportons la preuve soient recconus, que des mises en examen soient prononcées et qu'un procès puisse avoir lieu, pour que les victimes puissent trouver des réponses à leurs interrogations".

Quatre témoins assistés dont Christian Estrosi

Dans ce volet de l'enquête, quatre personnes ont été entendues et placées sous le statut de témoins assistés: Adolphe Colrat, l'ancien préfet des Alpes-Maritimes et son directeur de cabinet de l'époque, François-Xavier Lauch. Mais aussi l'actuel maire de Nice Christian Estrosi, à l'époque premier adjoint chargé de la sécurité pour cause de cumul des mandats, et Philippe Pradal, aujourd'hui député des Alpes-Maritimes, qui occupait la fonction de maire au moment de l'attentat.

Dans une déclaration faite l'été dernier, la ville de Nice indiquait avoir "pris connaissance de l’ordonnance de la juge d’instruction, qui a écarté 80 des 83 actes d’enquête sollicités par l’association Promenade des Anges".

"La ville continuera à coopérer pleinement aux investigations, comme elle l’a fait depuis sept ans, avec sérénité, en respectant le secret de l’instruction et le contradictoire", avait poursuivi la municipalité.

La requalification pourrait toutefois permettre de nouvelles mises en examen et l'audition de certains policiers présents lors de l'attaque qui n'ont pas encore été entendus. Le procès en appel est quant à lui prévu du 22 avril au 14 juin 2024.

Martin Regley Journaliste