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"On est revenu à la normale": le point sur le recrutement des saisonniers dans les Alpes du Sud

Alors que les deux années post-Covid ont été compliquées, la situation semble se débloquer cette année, grâce notamment a des salaires revalorisés et des postes logés. 

Après un été difficile pour le recrutement saisonnier, la situation s'est grandement améliorée dans les Alpes du Sud pour la saison d'hiver.

"Cette année, on a, à peu près, 15 jours à trois semaines d'avance sur le pourvoi des offres d'emploi. Elles ont été pourvues beaucoup plus facilement", explique Sandrine Jacob, directrice de Pôle emploi dans les Alpes du Sud.

Selon elle, cette réussite est avant tout due à l'augmentation des postes logés. "Nos employeurs ont tout compris: ils proposent de plus en plus de postes logés", a-t-elle ajouté.

Sandrine Jacob évoque deux chiffres éloquents: "120 postes logés ont été proposés en ligne". Trois semaines plus tard, 2.000 candidatures avaient été reçues.

Le salaire, autre donnée majeure

Selon la directrice de Pôle emploi, un effort a aussi été consenti par les entreprises sur les conditions salariales. "Je tiens à remercier les entreprises qui ont joué le jeu. Aujourd'hui, nous avons de beaux salaires sur nos offres d'emploi de saisonniers", s'est-elle félicitée.

Une amélioration des conditions de travail a aussi été mise en place par les employeurs. "Traditionnellement, on se dit que le saisonnier va bosser à fond pendant quatre mois, sans prendre ses congés. Aujourd'hui, les gens ne veulent plus ça (...), ils veulent leur repos hebdomadaire, pouvoir profiter...", a-t-elle conclu, affirmant que les restaurateurs ou les hôteliers se sont adaptés à ces demandes.

Et d'ajouter: "Les jeunes générations et les moins jeunes, depuis le confinement, veulent toujours travailler mais différemment".

"Il y a du mieux"

Côté syndicat, et c'est assez rare pour être noté, le constat est identique: "il y a du mieux dans le recrutement des saisonniers cette année", assure le référent national saisonnier pour Force Ouvrière.

"Mais la problématique reste entière", nuance Éric Becker. "Il a un désengouement pour le travail de saisonnier et c'était prévisible". Dans le secteur de l'hôtellerie-restauration le recrutement est encore particulièrement difficile. Le profil des saisonniers a aussi légèrement évolué: "les travailleurs expérimentés sont partis". 

Mais en dépit d'une grande inquiétude en début de saison dernière, cette année, tous les postes devraient être pourvus au lancement de la saison de ski. 

Loïc Guerringue avec Mathias Fleury