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Mort d’Émile: les enquêteurs espèrent "fermer de nouvelles portes" avec les expertises sur les vêtements

Un accès au village du Haut-Vernet dans les Alpes-de-Haute-Provence, où Emile, 2 ans, a disparu alors qu'il séjournait chez ses grands-parents

Un accès au village du Haut-Vernet dans les Alpes-de-Haute-Provence, où Emile, 2 ans, a disparu alors qu'il séjournait chez ses grands-parents - CHRISTOPHE SIMON © 2019 AFP

Neuf mois après la disparition d’Émile et dix jours après la découverte d'ossements, les enquêteurs de la section de recherches (SR) de Marseille poursuivent leurs investigations.

"Nous travaillons encore sur la piste criminelle". Neuf mois après la disparition d’Émile et dix jours après la confirmation de son décès, les enquêteurs de la Section de Recherches (SR) de Marseille poursuivent leurs investigations en envisageant toujours deux pistes: la piste accidentelle et la piste criminelle.

"Un travail d'une minutie exceptionnelle"

Depuis dix jours maintenant, ces militaires épaulés par les techniciens de l’Institut de recherche et criminelle de la gendarmerie nationale (IRCGN) et une dizaine de légionnaires du deuxième régiment étranger de génie de Saint-Christol (Vaucluse) ratissent au peigne fin plusieurs secteurs du Haut-Vernet non loin du quartier des Auches.

"C’est un travail d’une minutie exceptionnelle. Des recherches extrêmement minutieuses, un ratissage fin avec l’IRCGN, des unités formées et le renfort des légionnaires", indique une source qui s’est rendue sur le site à BFM DICI.

Ce dernier renfort du Vaucluse, justement, permettra d’aller encore plus loin. "C’est une unité spécialisée de l’armée de terre qui est apte à rechercher en profondeur. Ils savent par exemple intervenir pour retrouver des caches d’armes ou des objets divers et variés grâce à un matériel adapté", contextualise un gendarme. Les experts de l'IRCGN ont, eux, quitté le Vernet pour retourner à Pontoise, en région parisienne.

En dix jours, le crâne, découvert par une randonneuse, des vêtements, un ossement et une dent ont été retrouvés. Mercredi dernier, c’est donc un petit os qui a été découvert et analysé par l’IRCGN. Lundi 8 avril, les résultats sont tombés et confirment qu’il s’agit bien d’un morceau d’os appartenant à Émile. Aucun militaire sur place ne souhaite en dire davantage.

"Depuis une semaine, nous faisons face à une explosion médiatique. Nous voulons calmer les choses afin de travailler tranquillement et tirer des conclusions", relate l’un d’entre eux.

Avant de poursuivre: "on cherche à être exhaustifs dans un environnement pas simple où des animaux ont peut-être déplacé des éléments. On va aller au bout de l’objectif qu’on s’est fixé sur les portions de terrains cohérentes avec ce que nous avons trouvé". 

"Fermer de nouvelles portes"

Ensuite, les enquêteurs partiront, se poseront et donneront une nouvelle direction à leur travail. "Les expertises sur les vêtements vont prendre plus de temps que sur les ossements. Cette étape nous fait beaucoup avancer et les résultats vont nous permettre de fermer de nouvelles portes", avance un gendarme qui travaille sur le dossier Émile depuis le 8 juillet.

Quitte à privilégier une hypothèse solide dès les prochains jours? "Depuis dix jours, il n’y a plus que l’hypothèse de l’accident qui occupe les articles de presse. Ce qu’on aurait dû faire, pas faire sur les recherches", s’agace un enquêteur. Pour lui, rien ne permet de privilégier cette thèse pour le moment. Il faudra encore attendre les résultats de l’IRCGN, se replonger dans les auditions et décrypter ce qui est ressorti de la mise en situation du 28 mars dernier. 

Lors de cet acte d’enquête durant lequel 17 personnes étaient convoquées pour "revivre" le jour de la disparition d’Émile, des certitudes ont émergées. Ainsi, les deux témoins oculaires, derniers à avoir vu Émile vivant, se sont accordés pour expliquer que le petit avait bien descendu la rue sans la remonter vers 17 heures.

La famille demande un accompagne psychologique

"La version indiquant qu’un témoin avait vu remonter l’enfant chez ses grands-parents est fausse", souffle une source qui a assisté à cette mise en situation. Lors des auditions face aux juges et enquêteurs, deux personnes convoquées ont semblé hésiter sur l’horaire de leur présence au hameau le samedi 8 juillet en fin d’après-midi.

Un enquêteur se veut prudent. Ces différentiels d’horaires ne sont pas anormaux pour certains compte tenu d’un tas de facteurs. Cette mise en situation a en tout cas permis de cadrer un 'espace-temps' de manière assez claire. Les choses se jouent dans un créneau horaire assez fin. Les témoignages sont concordants sur ce qui s’est ou pas passé".

De nouvelles auditions ne sont pas à exclure dans les prochaines semaines. Pour enfin connaître la vérité? Les proches d’Émile n’attendent que ça. Ce lundi, les grands-parents du petit garçon, ont, par la voie de leur avocate, officiellement fait une demande de soutien psychologique auprès des juges.

Depuis le dimanche 31 mars, date à laquelle la mort d’Émile leur a été annoncée, les proches de l’enfant n’ont reçu aucun accompagnement particulier pour affronter ce drame et la pression médiatique qui en découle.

Valentin Doyen