BFM DICI
bfmdici

Mort d'Émile: des chiens étaient-ils passés dans la zone où ont été découverts les ossements?

Après la découverte d'ossements du petit Émile au sud du hameau du Haut-Vernet le samedi 30 mars, d'importants moyens de gendarmerie restent mobilisés pour poursuivre les recherches dans la zone.

Malgré la découverte des ossements du petit Émile, les mystères restent nombreux. Du côté du Haut-Vernet, beaucoup se sont interrogés sur la localisation des ossements, alors que la zone avait été vraisemblablement ratissée. Ce mardi 2 avril, le procureur de la République d'Aix-en-Provence Jean-Luc Blachon a notamment donné des précisions sur l'utilisation des chiens pendant les recherches, pouvant expliquer pourquoi le cadavre n'a pas été retrouvé plutôt.

Au Haut-Vernet, les équipes cynophiles ont participé à l'enquête pour retrouver le petit Émile, deux ans et demi, dès les premières heures de sa disparition. Au fil du temps, et selon les besoins de l'enquête, les chiens mobilisés sur la zone ont évolué.

Si l'odorat des Saint-Hubert a été privilégié dans les premiers jours, les chiens spécialisés dans la recherche de cadavres ont été mobilisés dans les mois qui ont suivi la disparition du jeune enfant.

Des chiens spécialisés sur les pistes "chaudes"

Au cours de sa conférence de presse ce mardi, Jean-Luc Blachon a précisé que les chiens spécialisés dans la recherche de cadavres avaient été mobilisés sur les recherches, entre le 23 et le 25 juillet, mais qu'ils n’avaient pas "couvert la zone où les ossements" du petit garçonnet ont été retrouvés.

Néanmoins des chiens sont bel et bien passés là où les ossements du petit garçon ont été découverts, précise une source proche de l'enquête à BFMTV. Dans les heures qui ont suivi le signalement de la disparition d’Émile, ce ne sont pas des chiens spécialisés dans la recherche de cadavres, mais des chiens de piste qui ont été mobilisés dans le hameau.

Ces canidés ont pour spécificité de ne travailler que sur des pistes encore "chaudes", rapporte une source proche de l’enquête à BFMTV. Les Saint-Hubert, réputés pour leur odorat, sont notamment parvenus à marquer l’odeur de l’enfant près du lavoir situé à une cinquantaine de mètres du domicile de ses grands-parents. Ils ont également participé aux premières opérations de gendarmerie ainsi qu’aux battues citoyennes.

"Des chiens qui ont besoin d'une très forte abnégation"

Les chiens spécialisés dans la recherche de cadavres arrivent, eux, dans un second temps. Ils interviennent sur des pistes froides et surtout des zones ciblées. Ils ne peuvent être utilisés pour ratisser des dizaines d’hectares, rapporte une source à BFMTV.

"Ce sont des chiens qui ont besoin d’une très forte abnégation", explique Major Jean-Marie, patron du groupe national d’investigation cynophile de la gendarmerie. "Ce sont des chiens de recherche qui doivent être passe-partout. C’est-à-dire qu’ils ne vont pas s’arrêter quand la végétation devient dense." Ces canidés doivent pouvoir traverser tous les milieux.

Ces chiens sont intervenus à trois reprises pour chercher Émile: le 24 juillet, en octobre et en novembre. Ces mêmes chiens sont mobilisés depuis dimanche au Haut-Vernet après la découverte, samedi 30 mars, de certains ossements du petit garçon.

Parce que la piste est froide, neuf mois s’étant écoulés depuis la disparition d’Émile, mais aussi et surtout parce que ces animaux "sont formés pour travailler sur les corps en surface comme les corps enterrés", indique le major Jean-Marie. "On travaille aussi sur les corps carbonisés." Les chiens de recherche des restes humains peuvent rechercher jusqu’à "grand maximum cinq mètres de profondeur", conclut-il.

Mathias Tesson, Maxime Brandstaetter avec Charlotte Lesage