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Disparition d'Émile: un mois après, où en sont les recherches de l'enfant?

Un mois jour pour jour après la disparition d'Émile dans les Alpes-de-Haute-Provence, BFMTV.com fait le point sur l'enquête et les recherches mises en place pour retrouver la trace du garçon de deux ans et demi.

Samedi 8 juillet, vers 17h30, le petit Émile échappait à la vigilance de sa famille. L’enfant de deux ans et demi est introuvable depuis.

Le garçon jouait dans le jardin de la maison de ses grands-parents, dans le village du Vernet, de 125 habitants, quand il a disparu en fin d’après-midi, dans un secteur escarpé. Les grands-parents résident précisément dans le hameau du Haut-Vernet, 25 habitants, à plus d'un kilomètre du village lui-même.

Selon de premiers éléments ressortant de deux témoignages, l'enfant a quitté "le lieu de résidence de ses grands-parents" et a été vu "dans une rue descendante par deux personnes. C'est là que nous perdons ensuite sa trace", avait indiqué le 9 juillet 2023 le procureur de la République de Digne-les-Bains Rémy Avon, lors d'une conférence de presse au Vernet.

Depuis, l'enquête se poursuit mais semble au point mort.

Où en est l'enquête?

Rapidement après la disparition de l'enfant, d'importants moyens de recherche ont été mobilisés dans la commune du Vernet, ainsi que le hameau du Haut-Vernet.

Drones, militaires, chiens pisteurs... Le dispositif n'a cessé d'évoluer ces dernières semaines afin de trouver un indice, une piste ou n'importe quel élément pouvant aider les enquêteurs.

Emile : les reporters de BFM DICI enquêtent sur la mystérieuse disparition
Emile : les reporters de BFM DICI enquêtent sur la mystérieuse disparition
19:42

Un mois après la disparition d’Émile, les recherches sur le terrain sont terminées. "Les investigations se poursuivent, mais pour l’heure il n'y a aucun élément nouveau", fait savoir ce lundi le parquet d’Aix-en-Provence auprès de BFM DICI.

Les recherches opérationnelles se déroulaient pourtant toujours lundi dernier au Haut-Vernet, dans un périmètre plus élargi que la semaine précédente. Les enquêteurs, accompagnés de chiens ont de nouveau balayé un rayon de cinq kilomètres autour du lieu de disparition d'Émile.

Les équipes cynophiles du centre de Gramat étaient attendues sur place avec sept chiens jusqu'à jeudi dernier. Ces derniers étaient des Malinois et des Springers-Spaniel, des races spécialisées dans la recherche de corps sans vie.

Au Haut-Vernet, les gendarmes étaient donc encore présents en nombre toute la semaine dernière, entre ceux en tenue, rattachés essentiellement à la compagnie de Barcelonnette, et les autres, en civil.

"On discute un peu avec eux. Ce sont des gens très sympas. Au début, ils ont fouillé ma maison, ouvert le congélateur. Mais moi, je ne les intéresse pas car je n’ai pas de voiture", ironisait Roger, habitant qui loge juste derrière la bâtisse qui appartient à la famille d’Émile, auprès de BFM DICI.

Mais pour l’instant, rien ne filtre. Les chiens ont continué de renifler. Les enquêteurs, à écouter. Tout en prenant soin de tenir informée la famille d’Émile. Une hypothèse est-elle privilégiée? "Rien n’a évolué", fait savoir le pôle de l’instruction d’Aix-en-Provence, qui se refuse à tout autre commentaire.

"Un tissu de conneries"

La famille d’Émile était toujours réunie au Vernet en fin de semaine dernière. Du côté paternel comme maternel, personne dans l’entourage du petit garçon ne souhaite s’exprimer dans la presse.

Notamment car la situation "commence à se tendre entre les habitants et les journalistes", indiquait la semaine dernière auprès de BFM DICI un gendarme qui se trouve régulièrement au Vernet.

Pour autant, ce qui est dit ou écrit est lu et entendu. "Les parents et grands-parents ne veulent pas s’exprimer, il faut respecter ça. Tout ce qui est dit sur nous est un tissu de conneries. Comme cette histoire de maison qui brûle à Beaujeu. On est catho et de droite, et alors?", s’agaçait vendredi dernier une membre de la famille d’Émile, ne souhaitant pas s’éterniser au téléphone.

Un village tourmenté

Dans la commune du Vernet, de nombreux habitants ont fait part de leur tristesse, inquiétude ou désarroi ces dernières semaines, alors que le village entier tente péniblement de reprendre "une vie normale".

"Nous tentons de prouver que la vie continue, même si ce n’est pas simple" soufflait il y a quelques jours une cadre de la municipalité. La mairie subit d’ailleurs le courroux d’internautes qui ne comprennent pas que des animations festives puissent être maintenues alors qu’un petit garçon de deux ans et demi est toujours porté disparu.

"Nous leur disons qu’on pense toujours à Émile. Que nous attendons des réponses à nos interrogations. Mais que nous devons avancer" conclut la municipalité. 

"D’habitude, la terrasse est pleine. Là, le soir, j’ai que deux tables", confiait aussi la semaine dernière le patron du Bistrot au Vernet.

"Je pensais vraiment qu’on allait le retrouver rapidement ce petit. Le lendemain, je suis allée voir ses grands-parents que je connais bien. Ils m’ont remercié mais depuis, je les laisse tranquilles. On doit les préserver un maximum", soufflait une octogénaire au micro de BFM DICI qui a vécu près de vingt ans au Haut-Vernet.

Selon les informations de BFM DICI, confirmées auprès du parquet d’Aix-en-Provence ce lundi, la famille du garçonnet s’est récemment constitué partie civile.

Le fait de se constituer partie civile permet aux proches d’Émile d'être informés du déroulement de la procédure et d'avoir accès, par l'intermédiaire de leur avocat, au dossier. Dans l’éventualité d’un procès, la partie civile pourrait se faire assister ou représenter par cet avocat à l'audience.

Alixan Lavorel avec Valentin Doyen et Maxime Brandstaetter